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du 9 au 12 février 2008 (semaine 06)
 

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2008-02-12 -
L
ES APPROCHES THÉOLOGIQUES DE LA MONDIALISATION

Soixante doyens venus de facultés de théologie catholique du monde entier se sont retrouvés à Paris pour échanger sur la grande diversité d’approches et de thématiques de la recherche théologique catholique dans le contexte de mondialisation.

Tel fut donc le thème de leur rencontre à Paris au début de février. Quel est le rôle de la théologie ? Quelle peut être sa place à l’université? Quel est son avenir dans les sociétés contemporaines ?

La XIème rencontre de la Conférence des institutions catholiques de théologie (COCTI) fut ainsi l'occasion – rare d'ailleurs – d’un condensé de la scène théologique internationale.

Les débats ont reflété la diversité des styles théologiques actuels. Car on ne fait pas la même théologie en Pologne, en Inde ou en Australie. Le fossé est ainsi apparu très important entre des théologiens évoluant dans le cadre hérité de la scolastique du Moyen Âge et ceux intégrant la dimension critique de la modernité, voire résolument entrés en postmodernité. Les débats ont ainsi donné le visage d’une scène théologique mondiale différenciée.

" Le Christ est le seul chemin pour la réalisation authentique de la vie humaine. Cette conviction justifie la présence de la théologie à l’université", a avancé par exemple le Chilien Samuel E. Fernandez, suscitant la réaction d’un confrère libanais pour lequel cette justification est intenable dans une société marquée par le pluralisme religieux.

Venu de Cracovie , Jan Daniel Szczurek a défendu la logique, la scientificité et la certitude des affirmations théologiques, dans les catégories traditionnelles du débat entre foi et raison, critiquant au passage une théologie moderne qui " évite de définir la certitude théologique de ces affirmations... faute sérieuse qui fragilise
sa nature scientifique" et ne donne pas "la certitude attendue à ceux qui doutent".

Dans une tout autre perspective, l’Australien Neil Ormerod assume, lui, le changement de paradigme de la théologie, pointant un "problème culturel majeur qui ne sera pas stabilisé avant un siècle ou deux" : "Nous ne pouvons plus nous relier à une vision catholique antérieure qui ne tient plus. Et ce qui pourra lui succéder n’a pas encore émergé."

Les débats, toujours feutrés d'ailleurs, ont donné le visage d’une scène théologique mondiale différenciée, marquée par des contextes locaux qui sont autant de précieux laboratoires théologiques.  

Que de différences entre l'Inde où « la théologie comme force de changement social doit investir les préoccupations humaines brûlantes » et la Belgique où « une théologie bonne et valable ne peut jamais être développée dans un contexte fermé." Entre le Brésil où "La reconnaissance publique de la théologie nous impose des défis", et la France,"des Congar, Chenu, Daniélou, de Lubac, Bouillard… où notre manière de faire de la théologie est héritière de cette tradition."

Le quotidien La Croix en a déjà donné un bon aperçu, mais il nous faut attndre la publication de l'ensemble des interventions pour bénéficier de toute leur richesse qu'un simple résumé ne peut que dénaturer. (information : La Croix et ICP)

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