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du 9 au 12 février 2008 (semaine 06)
 

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2008-02-12 - France
RÉSERVES, PROPOSITIONS ET PRISES EN CONSIDÉRATION

Le Premier ministre François Fillon a reçu le jeudi 7 février le cardinal André Vingt-Trois, président de la conférence des évêques de France, dans le cadre de l'"instance de dialogue" annuelle entre le gouvernement et l'Eglise de France.

Le chef du gouvernement était accompagné de la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie, chargée des cultes, et de ses collègues Valérie Pécresse (Enseignement supérieur et recherche) et Christine Albanel (Culture et communication). Xavier Bertrand (Travail), et Bernard Kouchner (Affaires étrangères) étaient représentés.

Côté Église, étaient présents le nonce apostolique Mgr Fortunato Baldelli, le cardinal Vingt-Trois, les deux vice-présidents de la Conférence des évêques, Mgr Laurent Ulrich (Lille) et Mgr Hippolyte Simon (Clermont-Ferrand), et son secrétaire général, le P. Antoine Hérouard, ainsi que Mgr Bertrand de la Soujeole, expert, et le P. Eric de Moulins Beaufort, secrétaire particulier de l’archevêque de Paris.


L'ambiance était détendue. Le cardinal André Vingt-Trois s’est risqué à quelques plaisanteries et le premier ministre François Fillon semblait lui aussi à son aise.

L’ordre du jour portait sur diverses questions de part et d'autre.

Concernant  « la meilleure prise en compte de la valeur des diplômes délivrés »  par les Instituts catholiques, un accord simplifié devrait intervenir – sous forme d’un échange de  lettres entre la France et le Saint Siège – pour la reconnaissance des diplômes dits « canoniques », validés par Rome (théologie, philosophie, droit canonique…). Pour les diplômes autres que canoniques délivrés par les « Cathos », des instructions internes devraient être données pour améliorer le fonctionnement des jurys rectoraux. Une évaluation par l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur, instance créée en 2006, est également envisagée.

Sur la question des visas pour les religieux étrangers désireux de venir en France, le Quai d’Orsay s’est engagé à réorganiser ses procédures pour fluidifier le traitement des demandes. Les pièces justificatives pourraient également être examinées de manière plus souple. Le problème se pose notamment pour les prêtres étudiants venant d’Afrique, qui se heurtent à des procédures tatillonnes. La question de l’accueil par la France de chrétiens d’Irak a également été évoquée.

Le ministère de l’intérieur a ensuite exposé ses propositions concernant le statut des laïcs engagés dans des activités pastorales, dont la création d’un « contrat de volontaire religieux », calqué sur celui existant pour le monde associatif. Un groupe de travail, composé de représentants des ministères de l’intérieur, du travail et des différents cultes, sera constitué. Il devra rendre ses conclusions dans trois mois.

Une
circulaire, signée conjointement par les ministres de l’intérieur et de la culture, doit clarifier les conditions dans lesquelles peuvent être organisées des manifestations culturelles dans les 87 cathédrales qui sont propriétés de l’État.

Par ailleurs, le ministère de l’intérieur envisage la poursuite du programme de rénovation du patrimoine religieux rural : l’an dernier, 3,5 millions d’euros ont déjà contribué à la rénovation de 155 églises et chapelles. De son côté, Christine Albanel a précisé les modalités du colloque organisé fin juin à sa demande par le Comité du patrimoine cultuel, présidé par Bruno Foucart.

Le cardinal Vingt-Trois a fait part de ses préoccupations quant au débat qui se prépare sur la révision des lois de bioéthique. Il a également exprimé des réserves sur une représentation institutionnelle des religions au sein du Conseil économique et social, comme le propose le président de la République Nicolas Sarkozy.  

C’est en 2002, sous le gouvernement de Lionel Jospin, que la décision de réunions régulières entre le Premier Ministre, les ministres concernés et les représentants qualifiés de l’Eglise catholique a été prise afin « d’aborder, analyser et si possible résoudre les problèmes qui peuvent apparaître dans les relations entre l’Eglise et les pouvoirs publics ». (information : CEF)

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