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du 13 au 15 février 2008 (semaine 07)
 

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2008-02-15 - Indonésie
SUHARTO REMPLAÇAIT JÉSUS DANS LA CÈNE DE LÉONARD DE VINCI

Le 4 février, un numéro de Tempo publié à l’occasion de la mort de Suharto se trouvait dans les kiosques remplaçant Jésus par l'ancien président décédé le 28 janvier. Les chrétiens ont réagi immédiatement. Tempo a présenté des excuses.

Le dessin représentait le célèbre tableau de Léonard de Vinci, La Cène, où Jésus était remplacé par l’ancien président Suharto entouré de ses six enfants, garçons et filles.

Quasi immédiatement après la parution de ce numéro spécial de l’hebdomadaire, habituellement connu pour le sérieux de sa couverture de l’actualité, une délégation de huit associations catholiques, emmenée par Hermawi Taslim, président du Forum des anciens du Syndicat catholique des étudiants universitaires de la République d’Indonésie, s’était rendue dans les bureaux de Tempo pour y rencontrer Toriq Hadad et la rédaction.

La délégation a expliqué en quoi les chrétiens du pays se trouvaient « offensés » par l’illustration choisie pour la Une et par le titre l’accompagnant, Setelah Dia Pergi (Après son départ). Hermawi Taslim a précisé que le groupe avait demandé le retrait de la vente de l’édition spéciale. « Intentionnellement ou non, l’hebdomadaire a perturbé la vie des religions en Indonésie », a-t-il ajouté.

Dès le lendemain 5 février dernier, sur le site Internet de son journal, Toriq Hadad, rédacteur en chef de l’hebdomadaire a présenté des excuses aux communautés chrétiennes d’Indonésie.

" Au nom de tous les journalistes et de l’ensemble des personnels de Tempo, nous nous excusons si nous avons blessé les sentiments des chrétiens en publiant cette illustration sur la couverture de notre hebdomadaire. A l’avenir, nous serons plus prudents dans notre traitement de l’information", a-t-il déclaré, ajoutant qu’une mise au point et des excuses seraient publiées dans l’édition de Tempo datée du 11-17 février, sous la rubrique « La lettre du rédacteur en chef ». Ce qui fut fait.

Toriq Hadad, tout en renouvelant ses excuses, y a expliqué que le dessin choisi était la plus appropriée des représentations pour illustrer l’adieu d’un vieil homme à ses enfants. "Le chef-d’œuvre Léonard de Vinci appartient à tout le monde, il a été réinterprété à maintes reprises et c’est pourquoi il avait été choisi pour illustrer la mort de l’ex-homme fort de l’Indonésie."

La conclusion de cette affaire est exemplaire d'un climat de dialogue. Du côté des responsables des Eglises chrétiennes, la Communion des Eglises d’Indonésie (PGI), qui rassemble les principales dénominations protestantes, a fait savoir qu’elle avait reçu de nombreux messages de fidèles exprimant leur perplexité face au détournement d’un tableau appartenant au patrimoine chrétien.

A la Conférence des évêques catholiques d’Indonésie, le secrétaire de la Commission pour les laïcs s’est contenté de déclarer qu’il eut été préférable que Hermawi Taslim et ses proches consultent la Commission épiscopale avant de s’engager sur la place publique.

Le P. Antonius Benny Susetyo, secrétaire de la Commission pour les affaires œcuméniques et interreligieuses, a déclaré que l’incident était clos ; il a appelé les catholiques du pays à ne plus soulever le sujet. (source : Eglises d'Asie-EDA)

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