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du 19 au 22 février 2008 (semaine 08)
 

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2008-02-22 - Kosovo
DU RESPECT MUTUEL A LA RÉCONCILIATION

En recevant le nouvel ambassadeur de Serbie près le Saint-Siège, Benoît XVI a déclaré qu’il souhaitait lui offrir tous ses encouragements pour poursuivre les efforts afin de construire un avenir de paix, de prospérité, de réconciliation.

Cet avenir doit se vivre en une coexistence pacifique dans toute la région pour que la Serbie comme ses nations voisines puissent trouver leur place dans l’Europe".

"Quelques pays du continent européen ont échappé aux destructions de guerre au cours du siècle dernier -a rappelé le Pape et tous peuvent prendre une leçon de ce récent passé. Alors que vous travaillez pour un avenir plus sûr, il est essentiel de rappeler que l’identité et la riche tradition culturelle de votre nation, comme toutes les nations européennes, restent profondément enracinées dans l’héritage de la foi chrétienne et de l’Evangile de l’amour".

Benoît XVI a ensuite ajouté que "si nous vivons en accord avec les valeurs de nos racines chrétiennes, nous découvrons la valeur de pardonner et d’accepter le pardon, pour nous réconcilier avec nos voisins et construire ensemble une civilisation d’amour où tous sont acceptés et respectés. Nous savons bien -a-t-il poursuivi- combien le peuple serbe a souffert au cours des derniers conflits et je désire exprimer ma préoccupation sincère pour eux et pour les nations balkaniques affectées par les tristes évènements des dix dernières années".

"Le Saint-Siège -a poursuivi le Pape- partage avec vous le fervent désir que la paix apporte à la région une stabilité durable. En particulier, en ce qui concerne la crise actuelle au Kosovo, je demande à toutes les parties concernées qu’elles agissent avec prudence et modération, et trouvent des solutions qui favorisent le respect mutuel et la réconciliation".

"Les divisions qui déchirent les peuples d’Europe sont le résultat des dérives de la perte tragique de l’unité chrétienne tout au long du dernier millénaire", a ajouté le Saint-Père en manifestant ensuite sa joie devant les progrès de la relation entre les chrétiens catholiques et les orthodoxes en Serbie ces dernières années et par leur collaboration étroite dans différents domaines. "J’espère vivement que ces résultats si positifs donnent leurs fruits -a-t-il dit- surtout dans l’exploration conjointe de la Doctrine sociale de l’Eglise".

Le Saint-Père a ensuite parlé longuement de la situation géographique de la Serbie, sur la ligne de division entre le christianisme oriental et occidental qui leur donne "une opportunité unique de promouvoir le dialogue oecuménique, -a-t-il ajouté- alors que sa familiarité avec l’Islam, autant par sa proximité avec l’Empire ottoman que par la présence de nombreux musulmans dans la région, ouvre de riches possibilités au progrès du dialogue inter religieux. Ces deux processus sont très importants pour établir l’entente et le respect entre les peuples et les nations du monde moderne".

"La liberté religieuse est un élément indispensable pour construire une société qui favorise le développement de cette harmonie. Les avancées récentes de la Serbie pour garantir ce droit humain fondamental sont énormément appréciées", a souligné Benoît XVI. "Le plan pour la restitution aux églises et aux communautés religieuses des biens expropriés par la Fédération yougoslave, et l’introduction de l’enseignement religieux dans les écoles a contribué au renouveau spirituel du pays. C’est un exemple important pour les autres gouvernements".

"Je prie -a conclu le Saint-Père- pour que grandisse cette ouverture aux valeurs religieuses dans la société, pour que le débat public se nourrisse des principes de la foi".

Dans son discours, le nouvel ambassadeur a
pour sa part précisé que la Serbie comptait “sur le soutien du Saint-Siègedans ses aspirations à rejoindre l’Union européenne“. “Tout ce que la Serbie attend de ce processus, c’est que lui soit réservé le même traitement qui a été accordé à beaucoup de pays chrétiens libres, indépendants, démocrates. Cela signifie que son intégrité territoriale et sa souveraineté, incluant la province serbe du Kosovo, soit respectées“, a-t-il ajouté.

Après la proclamation d’indépendance de la province serbe, le 17 février dernier, le Saint-Siège avait appelé les responsables politiques de la Serbie et du Kosovo à “la prudence et à la modération“. “Le Saint-Siège (…)souhaite vivement que, dans ce moment délicat, le sens de la responsabilité et l’esprit de paix prévalent sur tout autre comportement, que ce soit de la part des gouvernants ou de celle des populations impliquées“. (source : VIS)

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