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2008-02-28 - France
DIVORCÉS-REMARIÉS, LE "PRINCIPE DE MISÉRICORDE"


Quelques semaines seulement avant de quitter le diocèse d’Angers pour devenir, à Rome, secrétaire de la Congrégation pour l’éducation catholique, Mgr Bruguès avait demandé une étude du « principe de miséricorde » pour les divorcés-remariés

Ce principe, dans l'Église orthodoxe, permet une seconde union, et c'est une importante décision qu'a prise ainsi Mgr Bruguès en demandant cette étude.

Prenant en compte un vœu du synode diocésain pour une meilleure écoute des personnes séparées ou divorcées, l’évêque avait signé le 10 décembre un décret synodal confiant au service Famille du diocèse et à la faculté de théologie l’Université catholique de l’Ouest (UCO) "une recherche sur le “principe de miséricorde". Un principe, en vigueur dans l’Église orthodoxe, qui autorise une seconde, voire une troisième union.

Pas question cependant, pour Mgr Bruguès, de remettre en cause l’indissolubilité du mariage :

« Ces unions religieuses n’ont pas de caractère sacramentel et sont précédées d'une démarche pénitentielle donnant accès à l’eucharistie » , rappelle-t-il dans son décret à propos de la pratique orientale.

«Il ne s’agit pas de revenir sur l’indissolubilité du mariage, ni de permettre un “remariage”, mais d’ouvrir la possibilité d’une nouvelle qui n’exclut pas de l’eucharistie » , souligne à son tour le P. Maurice Boisramée, responsable de l’accompagnement des divorcés au service Famille et promoteur du texte synodal en question.

Une telle démarche n’est possible qu’en ayant une réflexion sur l’échec : « N’oublions pas que nous croyons en un Dieu qui, aux yeux des hommes, a échoué sur la croix. La tradition chrétienne a dodonc quelque chose à dire sur la façon dont l’échec, et partant le relèvement, participe de l’existence. »

Marie-Odile Durand, la responsable du service Famille souhaite replacer cette réflexion dans ce que le diocèse a déjà entrepris par ailleurs pour cces personnes « Depuis plusieurs années, une pastorale des divorcés-remariés est en place, avec des groupes à Angers et Cholet, décrit-elle.

Plus largement, elle souhaiterait que le travail confié par Mgr Brugguès déborde sur toute la Pastorale familiale. « Nous sommes préoccupés par le nombre de plus en plus important de divorces, notamment chez les jeunes couples. Il est important de prendre cela en compte dans une pastorale du mariage ou dans l’éducation affective des jeunes. » Sœur Véronique Margron, doyen de la faculté de théologie d’Angers.

« Le plus important sera de faire comprendre que les personnes divorcées sont toujours accueillies dans l’Église. Y compris les divorcés-remariés », insiste Marie-Odile Durand.

« Malheureusement, déplore pour sa part Sœur Véronique Margron, doyen de la faculté de théologie d’Angers, on regarde encore trop souvent les divorcés-remariés comme des excommuniés. Or, ils sont “seulement” privés de la communion eucharistique, et non pas retranchés de la communion de l’Église. Si l’eucharistie est bien la source et le sommet de la vie de l’Église, à nous de discerner comment doit s’exprimer cette communion. »

Angers n’est certes pas le premier diocèse français à se lancer dans ce domaine – déjà entrepris par exemple par celui d’Évry. Mais c’est la première fois qu’un évêque lance une telle réflexion de fond sur le sujet sensible des divorcés­remariés. (information : Université catholique de l'Ouest)

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