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2008-04-03 -
POUR UNE EUROPE OUVERTE ET GÉNÉREUSE
A l'ouverture de l'Assemblée des évêque de France et à la veille de la présidence française de l'Union Européenne, le cardinal André Vingt-Trois a exprimé ce que l'Église de France en attendait, une Europe ouverte et généreuse.
"Le 1er juillet prochain, la France va prendre pour six mois la présidence de l’Union Européenne. Les récentes élections municipales et cantonales ont occupé le devant de la scène médiatique. En sera-t-il de même de cet événement qui surgira à la veille des vacances au cours desquelles se déroulera presque un trimestre de ce semestre de présidence française ?"
" En tout cas, ce temps de la présidence française doit nous inciter à réfléchir sur notre implication dans l’ensemble européen et sur les accents qui marqueront le deuxième semestre de 2008, année européenne du dialogue inter culturel."
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Les fruits de la construction européenne sont considérables et inestimables : ils portent le nom de la Paix. Mais ils sont aussi fragiles."
..." Ils ont été incontestables et ont été produits par l’implication de grands hommes d’État comme Konrad Adenauer, Alcide de Gasperi et Robert Schumann, pour ne citer que les plus connus. Aucun des trois ne faisait mystère de sa motivation chrétienne dans son engagement apparemment utopique. A la même époque, une autre Europe se construisait au-delà de la ligne Oder-Neisse. Nous en connaissons les fruits amers."
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Avec son élargissement, notre Europe se trouve confrontée à une question d’objectif que l’entrée des pays de l’ancienne domination soviétique a déjà posée. Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour l’établissement et l’affermissement de la paix ? Jusqu’où sommes-nous prêts à aller dans le partage de la prospérité ? Déjà, dans nos pays très développés de l’Ouest européen, la question de l’accueil des migrants est récurrente."
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Voulons-nous une Europe ouverte ou une Europe close devant les risques de perdre notre sécurité économique, dont la fragilité financière provoque les soubresauts que l’on sait ? L’histoire a montré qu’il n’est pas de clôture qui résiste aux besoins élémentaires qui s’expriment au dehors. La seule voie qui nous paraît raisonnable est évidemment celle du développement qui donne de quoi vivre dans les pays de forte immigration. "
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La France, pays de migrations anciennes, qui s’enorgueillit d’être le « pays des droits de l’homme » va-t-elle aider l’Europe à progresser dans une politique d’ouverture devant les migrations ? Va-t-elle elle-même progresser dans la mise en œuvre d’une politique d’aide au développement ? Va-t-elle progresser dans les procédures de traitement des demandes d’asile, dans leur durée comme dans les critères mis en œuvre et la manière de traiter les demandeurs ?"
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Une politique raisonnée de l’immigration est indissociable des moyens à dégager pour que les fonctionnaires chargés de son exécution ne soient pas submergés et ne se trouvent pas dépassés par les situations qu’ils ont à traiter. Enfin, par delà la réglementation nécessaire, la manière de traiter des personnes en détresse suppose un engagement déterminé dans l’application des lois et des jugements. Une personne qui ne réunit pas les conditions d’accueil sur notre territoire ne cesse pas pour autant d’être une personne humaine, un homme, une femme, un enfant, que l’on doit respecter et traiter avec dignité. Une personne ne peut pas être détenue dans des conditions inhumaines."
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L’Église se félicite que de nombreux catholiques soient engagés sur ce front de la solidarité. Elle encourage les fonctionnaires et membres des forces de l’ordre qui exécutent leur mission en respectant les personnes concernées. Elle appelle les communautés locales à réfléchir et à agir pour venir en aide à ceux qui ont mis leur espoir, leur ultime espoir, dans le risque de l’immigration. Elle soutient les femmes et les hommes politiques dans leur implication pour cette cause, même si elle n’est pas très rentable électoralement."
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Si nous pouvons évoquer à juste titre les racines chrétiennes de l’Europe, c’est à nous d’agir de telle façon que ces racines soient manifestes et continuent à porter leurs fruits. C’est seulement à ce prix que nous pourrons redonner à notre jeunesse des raisons d’espérer, de croire en l’avenir et d’échapper aux mirages de la violence et des paradis artificiels que fournissent la drogue et l’alcool."
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La joie de la Résurrection nous y encourage toujours, nous chrétiens. Il y aurait encore beaucoup de choses à dire, mais nous devons préserver du temps pour que, vous aussi, vous puissiez parler dans cet échange sur l’actualité."
Dans son discours d'ouverture, il est également revenu sur le récent débat sur la fin de vie suscité par le cas de Chantal Sébire, regrettant que "la passion pour la mort ait remplacé la compassion pour la vie". Il a estimé que dans cette affaire, "le travail admirable des équipes de soins palliatifs a été discrédité et dévalué aux yeux de l'opinion publique". "La dignité humaine n'est pas de chercher dans la mort la solution aux situations graves et angoissantes", c'est de se mettre "au service de la vie".
"Une société pour la vie est une société qui aide ses membres à vivre jusqu'au bout de leur vie, qui ne les fait pas douter de la valeur de leur présence ici-bas", a-t-il insisté.
Il a par ailleurs salué le travail des prêtres sur le terrain "dans une église en profonde mutation" et regretté "de ne pas voir encore se lever la génération de nos successeurs". (source : CEF)
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