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du 24 au 27 mai 2008 (semaine 22)
 

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2008-05-27 -
Chine
APRÈS LA JOURNÉE DE PRIÈRE DU 24 MAI

Si le 24 mai, journée de prière pour la Chine et en union avec le peuple chinois, a été marquée à Rome d'une manière officielle, il n'en fut pas de même dans les grands sanctuaires chinois, à la suite des restrictions imposées par le gouvernement.

" Je salue avec une grande affection les pèlerins de langue chinoise venus à Rome de toute l'Italie à l'occasion de la Journée mondiale de prière pour l'Eglise en Chine," a dit Benoît XVI au terme de l'Angelus du 25 mai. "Je confie à l'amour miséricordieux de Dieu tous vos concitoyens morts ces derniers jours suite au tremblement de terre qui a frappé une partie importante de votre pays. Je renouvelle ma proximité spirituelle à ceux qui traversent des heures d'angoisse et d'épreuve."

" Puissent les populations de ces régions retrouver au plus vite une vie quotidienne normale, grâce à la solidarité fraternelle de tous. Avec vous, je demande à Marie, Aide des chrétiens, Notre-Dame de Sheshan, de soutenir « l'engagement de tous ceux qui, en Chine, au milieu des difficultés quotidiennes, continuent à croire, à espérer, à aimer, afin qu'ils ne craignent jamais de parler de Jésus au monde et du monde à Jésus », en restant « toujours des témoins crédibles » de son amour et en demeurant « unis au roc de Pierre sur lequel est construite l'Eglise ».

Traditionnellement, tous les 24 mai, des milliers de catholiques de la Chine toute entière se rendent en pèlerinage au sanctuaire de Sheshan, consacré à Marie “aide des chrétiens“ et situé sur une colline verdoyante à 50 km au sud de Shanghai. Au moins 200 000 fidèles étaient prévus pour les festivités de cette année, plus qu’à l’accoutumée.

Il n’en a pas été ainsi. Et pas seulement à cause du terrible séisme qui a fait récemment d’innombrables victimes dans le Sichuan et provoqué des difficultés dans tout le pays. Mais en fait les principaux obstacles au pèlerinage ont été dressés délibérément par les autorités chinoises et en particulier par l’Association patriotique qui contrôle la vie religieuse.

Il a été interdit aux diocèses les plus proches du sanctuaire – ceux de Shanghai, Wenzhou et Ningbo – d’organiser des visites collectives de fidèles. Pendant tout le mois de mai, les hôtels et les auberges de jeunesse des environs du sanctuaire n’ont pas le droit d’accueillir des pèlerins catholiques. Les visites individuelles ne sont permises qu’à ceux qui – à leurs risques et périls – se font enregistrer auprès du diocèse de Shanghai et demandent l’autorisation.

Dans une directive en cinq points, l’Association patriotique a ordonné à tous les diocèses de n’organiser des dévotions mariales que dans leur territoire respectif, sans venir à Sheshan. Cette directive a été cosignée par le Conseil des évêques "officiels". Un des points contient les intentions de prière: pour la paix, pour le pape, pour la réussite des Jeux Olympiques et pour un bon résultat des athlètes chinois.

Atmosphère recueillie mais affluence appauvrie, samedi dernier à Sheshan, grand sanctuaire marial chinois près de Shanghaï, à l’occasion de  la 1ère Journée mondiale de prière pour l’Église de Chine. 2500 fidèles dans la basilique, mais trois fois moins de pèlerins par rapport aux années précédentes, selon des témoins, en raison de la présence fort inhabituelle de deux mille policiers, selon les mêmes sources.

 « Avec autant de policiers autour, c’était comme si la Sainte Vierge était en prison ! » , s’exclame une catholique interrogée par l’agence Ucanews. L’Église catholique de Chine, à la suite de demandes explicites du gouvernement, avait d’ailleurs appelé à la modération dans le souci d’éviter toute provocation.

Chine Nouvelle, agence officielle de presse, a seulement rapporté que « 2 350 catholiques » s’étaient rassemblés à Sheshan afin de prier pour… les victimes du tremblement de terre du Sichuan. Rien sur le fait que les catholiques y célébraient Marie Auxiliatrice des chrétiens, à laquelle la Chine est consacrée depuis 1924, ni que le pape lui­même avait suscité, pour cette date même, une Journée mondiale de prière pour l’Église de Chine.

Sur place, le texte de la prière à Notre-Dame de Sheshan, que le pape a rendue publique le 16 mai en différentes langues – dont le chinois en caractères classiques et en caractères simplifiés –, avait été imprimée à des milliers d’exemplaires par le diocèse de Shanghaï. Elle a été récitée à deux reprises lors de la messe présidée par l’évêque auxiliaire de Shanghaï, Mgr Joseph Xing Wenzhi.

Les fidèles ont, bien sûr, prié pour les victimes des tremblements de terre et pour le succès des Jeux Olympiques. Mais, dans son homélie, le P. Raphaël Gao Chaopeng a lancé: « Les catholiques chinois ne sont plus des orphelins, mais font bien partie de la famille que représente l’Église universelle. »

En fait les Jeux à venir ne signifient pas pour la Chine plus d’espace pour la liberté religieuse mais plutôt un durcissement des contrôles, pour des “raisons de sécurité“. Depuis les révoltes tibétaines, en particulier, tout regroupement de personnes – même autour d’un sanctuaire marial – est considéré par les autorités chinoises comme un danger potentiel. Il est découragé ou empêché.

En outre, certains dirigeants chinois veulent faire obstacle à la journée de prière voulue par le pape précisément parce qu’elle renforcerait l’unité au sein de l’Eglise chinoise, entre catholiques reconnus officiellement et catholiques clandestins et entre tous ceux-là et l’Eglise de Rome. (source : Asianews et EDA)

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