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FlashPress - Infocatho
du 3 au 10 août 2008 (semaine 32)
 

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2008-08-10 -
IL FUT UN TÉMOIN QUI S'OPPOSA AU MAL

"Dans un siècle où tout a été réduit au politique, où cette réduction ainsi que les idéologies ont conduit à une négation de l'humanité et à l'oubli de Dieu, Soljenitsyne a offert un rempart contre ces dénis et une issue pour sortir de ces tragédies".

C'est ainsi que l'éditorial de l'Osservatore romano caractérise ce géant au lendemain de sa mort,
dans la nuit de dimanche à lundi à l’âge de 89 ans.

Le grand écrivain russe, dont la dénonciation du goulag a miné les bases du régime soviétique, n’a jamais revendiqué rien d’autre que d’être un homme, dans toute la plénitude de son humanité. S'il s’est dressé contre le régime soviétique, ce fut pour faire reconnaître et respecter l’homme. Ce n’était pas simplement contre un système politique qu’il désavouait.

L'Osservatore Romano lui a rendu cet hommage à travers deux longs articles comme "l'homme qui s'opposa au mal". "Dans un siècle où tout a été réduit au politique, où cette réduction ainsi que les idéologies (nazisme, communisme) qui l'ont générée ont conduit à une négation de l'humanité comme jamais auparavant, (....) où les hommes ont oublié Dieu, l'oeuvre de Soljenitsyne a offert un rempart contre ces dénis et une issue pour sortir de ces tragédies".

Pour Soljenistyne, "ce qui fait la valeur et la dignité irréductible de l'homme, des peuples, de l'histoire et de la nature est leur rapport avec Dieu", souligne le journal. "Si une actualité demeure dans le nom de Soljenitsyne, c'est une actualité spirituelle".

L'écrivain avait rencontré Jean Paul II le 16 octobre 1993 au Vatican. et ils avaient eu un tête-à-tête de plus d'une heure. ,


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Alexandre Soljenitsyne, lauréat du prix Nobel de la paix et survivant du goulag pendant la période stalinienne, entrera dans
l'histoire en tant que "modèle de paix intérieure et de dignité humaine", a déclaré le P. Vsevolod Tchapline, président
adjoint du département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou.

"Il était capable de parler hardiment avec les dirigeants de son pays et de l'Occident, avec le peuple, sans crainte de dire la vérité et sans s'asservir à la mode ou l'opinion publique".


Le patriarche Alexis II a adressé un message à Natalia Soljenitsyne, veuve d'Alexandre Soljenitsyne. "Il a traversé de nombreuses épreuves avec humilité et dignité chrétienne, écrit le patriarche Alexis. Il a survécu aux horreurs de la deuxième guerre mondiale, des jugements iniques, des camps et de l'exil".

L'oeuvre littéraire d'Alexandre Soljenitsyne jouit de "l'amour mérité et de la profonde estime de nombreuses personnes aussi bien dans notre pays qu'à l'étranger".

"Je prie notre Seigneur Jésus-Christ, le Maître de la vie, qu'il fasse reposer l'âme de son serviteur Alexandre dans les demeures célestes 'où il n'y a ni maladie, ni tristesse, ni gémissements, mais la vie éternelle".

Dans le message qu'il adressait durant les obsèques, le 6 août,
au monastère Donskoï de Moscou, le Patriarche soulignait : "Le Seigneur lui a donné la force et le courage de porter sur ses épaules la lourde croix de la vérité, de travailler inlassablement comme écrivain afin de perpétuer la mémoire de ceux qui, souffrant pour la foi et la vérité pendant les troubles du siècle dernier, n'avaient pas perdu leur capacité de vivre dans l'honnêteté et selon leur conscience." Il a aussi observé: "Il a beaucoup œuvré pour que la liberté religieuse (...) devienne une valeur réelle dans la vie spirituelle du peuple russe." (source : Orthodoxie et Service de presse du Vatican)

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