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du 17 au 24 août 2008 (semaine 34)
 

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2008-08-24 -
LAISSONS-NOUS SURPRENDRE PAR BENOÎT XVI

"L'opinion commune, complaisamment véhiculée, voyait en lui un homme rigide, un théoricien inflexible, étranger aux affaires de ce monde, perdu dans ses principes." C'est une autre personnalité que nous présente l'évêque de Lourdes.

"Attendons-nous à être surpris," à notre tour écrit-il dans l'édition hebdomadaire en langue française de L'Osservatore Romano. Et Mgr Jacques Perrier, évêque de Tarbes et Lourdes nous le dit, avec la simplicité directe de son langage, évoquant la surprise qui fut la sienne de découvrir peu à peu la personnalité de Benoît XVI, qu'il a plusieurs fois rencontré pour préparer la venue du Pape à Lourdes.

"L'élection du cardinal Ratzinger avait été diversement accueillie. L'opinion commune, complaisamment véhiculée, voyait en lui un homme rigide, un théoricien inflexible, étranger aux affaires de ce monde, perdu dans ses principes."

" Ceux qui l'avaient côtoyé essayaient de faire entendre un écho différent: le cardinal était un homme simple, aisément accessible, aimant écouter, clair dans ses réponses, reconnaissant que, parfois, il n'y avait pas de réponse, respecté en dehors des cercles catholiques. Mais leur voix peinait à se frayer un passage sur les ondes.
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" Personnellement, dans le quart d'heure qui précéda l'annonce du résultat de l'élection, je me surpris à dire: "Pourvu qu'il prenne le nom de Benoît!". Je ne savais pas que l'élu était le cardinal Ratzinger. Je savais encore moins son estime pour saint Benoît. Je pensais peut-être vaguement à Benoît XV, le pape qui tâcha d'être artisan de paix durant la guerre de 1914 et qui fut, pour cela, calomnié par les deux camps."

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Je pensais surtout que le Pape devait être un signe de bénédiction pour le monde....Le monde est anxieux de son avenir. Nos sociétés sont incertaines de leur solidité. Notre culture du divertissement cache mal un déficit de sens qui peut coexister avec un certain bonheur. A ce monde, il est important que quelqu'un dise qu'il n'est ni maudit ni oublié mais, au contraire, que Dieu l'aime et le bénit, malgré ses blessures. La bénédiction originelle de la Genèse n'est pas retirée à l'homme."

" Que "l'homme en blanc" soit un signe de bénédiction, alors que les religions se laissent trop facilement enrôler dans de nombreux conflits!"

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Que "l'homme en blanc" soit un signe de bénédiction, alors que des prêtres ont commis des crimes contre les enfants, ceux que Jésus, lui, bénissait!"

" Que " l'homme en blanc" soit un signe de bénédiction, alors qu'il faut refuser certaines prouesses de la technique qui deviendraient une malédiction pour l'humanité!"

... " Dans le Chemin de Croix qu'il avait prêché le Vendredi Saint 2005, quelques jours avant la mort du Pape, et dans les discours tenus avant l'ouverture du conclave, le cardinal Ratzinger n'avait pas enjolivé la situation spirituelle de l'Eglise, surtout en Occident. C'est donc en connaissance de cause qu'il accepta la charge, alors qu'il espérait pouvoir retourner à ses chères études."

" Deux béatitudes s'appliqueraient particulièrement au Pape Benoît XVI. "Bienheureux les doux": la douceur est peut-être dans son caractère mais ce qui est un don naturel peut aussi devenir un charisme au service du Royaume. Dans ce monde de violence, non seulement terroriste, mais aussi économique, voire culturelle, la douceur à la manière du Christ n'est-elle pas une manière de faire signe ?"

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L'autre béatitude serait celle des artisans de paix. Benoît XVI cherche l'unité. Il sait que l'unité est indissociable de la vérité. C'est pourquoi il se montre exigeant dans le dialogue, qu'il soit oecuménique ou interreligieux: c'est une façon d'honorer ses interlocuteurs."

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Peut-être grâce à sa douceur, il dégage les voies du dialogue avec l'orthodoxie. En Chine, il tâche de réconcilier. Dans la décision de célébrer une "Année saint Paul" après avoir tenu un synode sur la Parole de Dieu, il est raisonnable de voir une intention oecuménique en direction des Réformés."

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Dans l'Eglise catholique, il ne voudrait pas que des fidèles vivent séparés, au prétexte d'une manière ancienne de célébrer. Mais là encore la vérité ne doit pas être sacrifiée à une unité qui ne serait que de surface: le Concile Vatican Il doit être correctement interprété, mais ne peut être annulé."

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Les Français et d'autres aussi ont, sans doute, découvert un peu mieux le Pape Benoît XVI à la faveur de son voyage aux Etats-Unis...Au long des jours de son voyage, nous avons constaté un changement de ton dans les commentaires des médias. Il les a surpris. Attendons-nous à être surpris." (texte intégral dans l'Osservatore romano)

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