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du 17 au 24 août 2008 (semaine 34)
 

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2008-08-24 - Égypte
LA TRANSPLANTATION DES ORGANES ET LA RELIGION

Le Conseil de l’Ordre des médecins égyptiens, qui interdit "la transplantation d’organes entre personnes de religions différentes" est considéré par les chrétiens coptes comme un acte de discrimination raciale et d’atteinte à l’unité nationale.

L’Ordre des médecins est coiffé par la confrérie islamiste des Frères musulmans, auxquels les coptes attribuent le décret.

À peine connue, cette décision a été durement critiquée par le président de l’Union des droits de l’homme en Égypte, Naguib Gabriel. "C’est du racisme, un fanatisme aveugle, nous allons réagir." a-t-il affirmé au quotidien français "La Croix".

Le président de l’Ordre, Hamdi El Sayed, ne comprend pas ce qu’on lui reproche. "Ce n’est pas une décision confessionnelle. Nous l’avons prise pour empêcher le commerce des organes", assure­t-il, laissant entendre qu’il n’existe pas entre les différentes confessions un degré de fraternisation suffisant qui pourrait expliquer un don gratuit d’organe. "Pourquoi un copte donnerait-il l’un de ses reins à un musulman s’il n’a pas été payé ? Et vice versa", dit-il.

Mais, sur Internet, les blogs des coptes expriment leur révolte. On y parle de discrimination. "Aurons-nous désormais des hôpitaux pour les coptes, et d’autres pour les musulmans ?… Lors d’une transfusion de sang, faudra-t-il écrire sur les bocaux : sang chrétien et sang musulman ?"

De son côté, le cheikh Gamal Kotb, ancien président du comité Al-Fatwa d’El-Azhar, a déclaré au journal Al-Hayat : "Aucun verset du Coran n’interdit aux musulmans de recevoir ou de donner un organe prélevé sur un non-musulman."

Pour sa part, Naguib Gabriel, l’un des conseillers juridiques du pape copte Chenouda III, compte porter plainte en Conseil d’État : "La Constitution stipule que tous les citoyens sont égaux devant la loi. Nous devrions avoir gain de cause." (source : La Croix)

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