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du 24 au 30 août 2008 (semaine 35)
 

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2008-08-30 - Chine
LES RÉPRESSIONS NE S'ESTOMPENT PAS

Au jour de la clôture des Jeux Olympiques, Mgr Julius Jia Zhiguo, évêque de l'Eglise clandestine, a été arrêté sans explication par des forces de police le 24 août lors de la messe qu'il disait à la cathédrale de Wuqiu dans le Nord de la Chine.

On ne connaît pas encore le lieu où il est actuellement emprisonné. Mgr Jia, consacré évêque en 1980 sans l'autorisation de l'Etat, a déjà passé plusieurs années en prison. Son diocèse se trouve dans la province du Hebei, où vivent près d’un million de catholiques "clandestins." Il est depuis 1989 sous surveillance policière et, depuis quelques mois, assigné à résidence surveillée. 

Durant les Jeux Olympiques de Pékin, de nombreux évêques et prêtres ont été soumis à une telle mesure. Pour les catholiques chinois, officiels comme clandestins, le mot d’ordre des autorités était clair : "profil bas." Des contrôles très stricts entouraient les groupes religieux du pays : il a été impossible pour les visiteurs étrangers de rencontrer un certain nombre d’évêques catholiques même "officiels" durant le mois de juillet: "J’aimerais beau coup vous rencontrer, mais ce n’est pas le bon moment, expliquait alors, un peu gêné, un évêque de la province du Shaanxi. Je pense que vous pouvez comprendre… Mais après les Jeux, tout redeviendra possible."

Mgr John Tong, coadjuteur de Hong Kong, bien qu'invité officiellement par les autorités chinoises à la cérémonie d’ouverture le 8 août, n’a pu rendre visite à l’évêque de Pékin Mgr Li Shan, ordonné l’année dernière avec l’accord de Pékin et de Rome. "Je n’ai pu que lui parler brièvement au téléphone, raconte Mgr Tong, une fois rentré à Hong Kong. Mais comme le téléphone est sur écoute, notre discussion est restée très générale."

Des membres de l'Eglise catholique clandestine chinoise ont exprimé leur crainte qu'après les JO, l'intérêt international des médias pour la Chine ne s'estompe et que les répressions contre les chrétiens de cette Église ne reprennent de plus belle, en particulier dans les régions où ils sont les plus actifs.

Actuellement 90 % des évêques "officiels" sont reconnus par le Pape et si les relations entre Rome et Pékin n’ont cessé de se réchauffer depuis deux ou trois ans, des analystes allant même jusqu’à affirmer que "Pékin est maintenant déterminé à renouer des relations diplomatiques avec Rome".

Mais il reste toutefois que l’Association patriotique des catholiques chinois, structure politique chargée de contrôler les catholiques, entend reprendre le contrôle qu'elle exerce sur l'Église et qu'elle pourrait consacrer illicitement plusieurs évêques, sans l’accord de Rome, afin de réaffirmer sa présence devant des autorités gouvernementale plus "ouvertes". (source : Asianews)

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