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du 31 août au 3 septembre 2008 (semaine 36)
 

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2008-09-03 - Inde
LE GOUVERNEMENT FÉDÉRAL DOIT INTERVENIR EN ORISSA

Le 1er septembre, le Premier ministre indien Manmohan Singh a exigé du gouvernement régional de l'État de l'Orissa de mettre fin aux violences antichrétiennes et de punir les responsables, après dix jours de heurts qui ont fait 16 morts.


Déjà le 29 août, il avait sommé le ministre de l’État d’Orissa, Naveen Patnaik, de "prendre des mesures immédiates pour mettre un terme aux violences" dans cet État du nord-est de l’Inde. Auparavant, Manmohan Singh avait rencontré, pendant une vingtaine de minutes, une délégation de la Conférence des évêques catholiques de l’Inde (CBCI).

Les évêques lui avaient demandé d’ouvrir eux-mêmes une enquête sur les violences qui ont éclaté le 23 août, car les chrétiens étaient accusé par la rumeur, d'avoir assassiné le leader fondamentaliste hindou Swami Saraswati, et ses quatre compagnons, dans son ashram situé dans le district de Kandhamal, au centre de l’Orissa.

La police y voyait la main de rebelles maoïstes, actifs dans l'Orissa, mais des hindous ont accusé des "chrétiens". " Une enquête sur les faits est très importante pour effacer les accusations formulées à l’encontre des chrétiens de Kandhamal", a commenté le P. Babu Joseph, porte-parole de la CBCI.

Cette demande d’enquête de la CBCI n’a cependant pas été acceptée par le Premier ministre. "Le gouvernement fédéral a très sérieusement pris note de ce qui se déroule dans l'Orissa et (M. Singh) s'est entretenu avec le Premier ministre (de l'Orissa, Navin Patnaik) pour qu'il garantisse une harmonie intercommunautaire et poursuive les coupables des violents incidents", selon le communiqué publié à la suite de cette entrevue.

Les autorités de cet Etat de l'Est avaient assuré le 29 août que les émeutes étaient terminées, au moment où New Delhi est sous le feu de vives critiques du Pape et de l'Italie. En fait les violences se sont poursuivies au cours du week-end dans le département de Kandhamal à 300 km de la capitale régionale Bhubaneswar. Or, après la mort d'au moins 16 personnes, l'incendie de 500 maisons et de dizaines de lieux de culte chrétiens, puis la fuite de dizaines de milliers d'habitants de l'Orissa, le Premier ministre Patnaik avait parlé vendredi d'un "retour rapide à la normale" à Kandhamal.

Manmohan Singh l'avait déjà sommé de "prendre des mesures immédiates pour mettre un terme aux violences". Deux cents personnes ont été arrêtées.

Le 27 août, Benoît XVI avait condamné "avec fermeté les attaques contre la vie humaine" en Inde, appelant à la fin des violences religieuses qui "ont fait plusieurs morts" ces derniers jours, lors de l'audience générale au Vatican.

"J'ai appris avec une tristesse profonde les informations concernant les violences contre les communautés chrétiennes dans l'état d'Orissa, qui ont éclaté après l'assassinat déplorable du leader hindou Swami Laxmanananda Saraswati", a déclaré le pape.

"Jusqu'à présent, plusieurs personnes ont été tuées et d'autres blessées. Des lieux de culte, qui étaient propriétés de l'Eglise, ont été détruits, ainsi que des logements privés", a souligné Benoît XVI.

"Tout en condamnant avec fermeté les attaques contre la vie humaine, dont le caractère sacré soit être respecté par tous, j'exprime ma proximité spirituelle et ma solidarité aux frères et aux soeurs qui ont été si durement éprouvés", a-t-il ajouté.

"J'invite les leaders religieux et les autorités civiles à travailler ensemble pour rétablir la cohabitation pacifique et l'harmonie entre les membres des différentes communautés", avait conclu le Pape.

Le lundi 1er septembre, le ministère italien des Affaires étrangères avait aussi exprimé sa "profonde préoccupation" à l'ambassadeur d'Inde à Rome face aux "graves épisodes de violence interreligieuse". (source : VIS et EDA)

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