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FlashPress - Infocatho
du 30 octobre au 2 novembre 2008 (semaine 45)
 

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2008-11-02 - RD Congo
CETTE GUERRE A FAIT 5 MILLIONS DE MORTS

“La guerre a recommencé et on compte déjà plus de 5 millions de morts. Une guerre paravent pour couvrir le saccage des richesses minières du pays où 70% des 60 millions d’habitants vivent avec moins d’un dollar par jour”.

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Goma est devenue une prison où les vivres commencent à manquer", affirme un communiqué des missionnaires qui dénoncent des violations des droits de l’homme dans l’est du Congo. Le document rappelle la prise de position des évêques congolais qui dénoncent les crimes commis contre la population congolaise : “Les conséquences sont énormes : encore des milliers de morts, des populations condamnées à fuir et à errer dans des conditions inhumaines, des enfants et des jeunes contraints de s’enrôler comme soldats dans des groupes armés… Un drame humanitaire sous nos yeux qui ne peut laisser personne indifférent."

" Non à la guerre et au saccage des ressources naturelles” écrivent les évêques. Ils condamnent avec force la reprise de la guerre pour assouvir des ambitions cachées et la prise en otage de la population civile, s’en servant comme bouclier humain. Cela arrive après les élections démocratiques libres de 2006, après les accords signés à Goma entre les groupes armés (janvier 2008), en présence des casques bleus, des intermédiaires européens et américains. La diplomatie semble impuissante."

" 90% des exportations minières sont illégales ; l’arrivée d’armes continue ; la présence de troupes rwandaises soutenant le général dissident Laurent Nkunda est attestée dans la région. A proximité de la ville de Goma vivent, dans la misère, plus d’un million de réfugiés, contraints de laisser leurs camps ; la ville elle-même est devenue une prison, où les vivres commencent à manquer et les prix sont inaccessibles. Un sac de haricot coûte aujourd’hui 95 $ contre 20 $ l’an dernier. Les populations du Kivu, éloignées de leur terre, sont à nouveau en danger de mort."

"L'intensification des combats de ces derniers jours, avec notamment la prise de Rutshuru, ont multiplié les déplacements des populations qui cherchent refuge dans les bâtiments publics du fait de la saturation dans cette zone des camps de déplacés", a fait savoir le Secours catholique.

La plupart des soldats des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) avaient abandonné Goma mercredi, devant l'avancée de la rébellion du général tutsi congolais déchu Laurent Nkunda.

De leurs côtés, les missionnaires assurent qu'ils ne partiront pas de Goma. "Nous ne partirons pas. Il y a encore 350 enfants ici, dont 70 sont âgés de moins de trois ans, et ils n'ont personne pour s'occuper d'eux. Il est par ailleurs impossible de les emmener hors de la ville. Nous resterons et nous sommes sûrs que la situation se calmera", a assuré le P. Mario Perez, missionnaire salésien et directeur du centre Don Bosco à Goma, à la fin d'une terrible journée au cours de laquelle la Monuc a invité les étrangers à gagner les centres de regroupement pour leur éventuelle évacuation.

Le 12 octobre le Pape avait lancé cet appel à la communauté inteernationle :" Je vous invite à prier pour la réconciliation et pour la paix dans certaines situations qui provoquent alarme et grande souffrance : je pense aux populations du Nord Kivu, en RD Congo…”.

Le 29 octobre, on commémorait le 12ème anniversaire de l’assassinat de Mgr Munzihirwa, archevêque de Bukavu (chef lieu du sud Kivu) qui s’était battu pour le respect des droits de l’homme pour tous, indépendamment de l’ethnie. 12 ans après, le drame du Kivu recommence, cette fois à cause du général rebelle Nkunda, dernier d’une série de responsables derrière lesquels se cachent les intérêts de ceux qui veulent piller les richesses congolaises. (source : Fides et Misna)

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