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FlashPress - Infocatho
du 24 au 26 décembre 2008 (semaine 52)
 

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2008-12-26 - Pérou
CES DANSES SALUENT AUSSI NOËL

Vêtus de costumes bordés de fils dorés, de bijoux précieux, les danseurs de pachahuara affluent joyeusement dans les rues et sur les places des villes et villages de la Vallée de Yanamarca au son de violons, harpes et tambours pour saluer Noël.

Sur les Andes de la Cordillère centrale, dans la région de Junín, précisément là où le libérateur des Amériques, Simón Bolívar obtint la victoire décisive sur les colonisateurs espagnols au Pérou, la danse traditionnelle qui accompagne les fêtes de Noël et celles de la fin d’année. Elles attirent des centaines de visiteurs dans un climat de bonne humeur et d’attente.

Sur les visages des danseurs se détachent des masques artisanaux en cuir noir qui évoquent une des possibles origines de la pachahuara; selon certains chercheurs, elle représente une allégorie de la liberté accordée aux esclaves noirs par le "mariscal" Ramón Castilla le 3 décembre 1854 à Huancayo. Pour d’autres, la danse exprime simplement la joie de chacun pour la venue d’une nouvelle année : dans les deux cas le nom même, qui dérive de la parole indigène pacha (terre) et huara (aube), est compatible avec la signification hautement symbolique.

L’arrivée des danseurs constitue en soi un véritable spectacle, écrit le quotidien El Comercio de Lima: ils portent des chapeaux de paille ornés de plumes multicolores, des gants en cuir aux mains agitant des parapluies, mais l’élément le plus apprécié est leur veste en molleton ou en velours, avec des bords dessinés en relief évoquant des scènes agricoles, des animaux, des fleurs ou la monnaie nationale ; la partie inférieure des manches est en soie de différentes couleurs.

Tout le monde peut danser la pachahuara; il n’y a aucune limite d’âge, de sexe et économique, même si les danseurs les plus aisés se font remarquer car ils sont accompagnés d’un plus grand nombre de musiciens, parfois de véritables fanfares.

Cependant, les danseurs sont les seuls autorisés à célébrer la catcha, à savoir un rite consistant à remettre aux musiciens des pains de diverses formes faits main avec un grand soin et des bouteilles de chicha (la bière dérivant d’une sorte particulière de maïs de couleur violet foncé) avec des cigares, des fleurs, des feuilles de coca et autres cadeaux enfilés au goulot.

La danse commence avec des mouvements lents scandés par des musiques nostalgiques se transformant à l’improviste en une cadence euphorique, sur les notes joyeuses des músicos, exprimant le sentiment et la passion pour une tradition transmise de génération en génération. Cette danse musicale est surtout porteuse d’un message de sérénité et d’espoir, des Andes au reste du monde. (source : Agence Misna)

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