28.01 - Inde : Nouvelles tensions entre hindous
et musulmans.
Leurs demandes ayant été
rejettées par Delhi, des dizaines de milliers de fidèles et d'ermites
hindous ont menacé le dimanche 27 janvier de commencer à construire
sans autorisation un temple à Ayodhya, site religieux contesté.
En 1992, de sanglantes émeutes interreligieuses ont suivi la destruction
d'une mosquée par les fondamentalistes hindous. Le 6 décembre, à Ayodhya,
des milliers de fanatiques hindous avaient détruit la mosquée Babri,
érigée au XVIème siècle par le premier empereur moghol Babar, qui aurait,
pour ce faire, détruit un temple dédié à Rama. Des affrontements entre
hindous et musulmans, parmi les plus violents depuis l'indépendance,
s'ensuivirent dans tout le pays, faisant plus de 2.000 morts.
Le Conseil Mondial Hindou, le Vishwa Hindu Parishad (VHP) demande au
gouvernement de donner une réponse d'ici au 12 mars. Mais le
Premier ministre Atal Bihari Vajpayee, qui a reçu dimanche une délégation
du VHP, leur a demandé d'attendre la décision de la Cour suprême, appelée
à se prononcer sur la querelle.
Réponse qui n'a pas satisfait les fondamentalistes hindous, les tribunaux
du pays étant connus pour faire traîner les affaires. La querelle d'Ayodhya
est en effet devant la justice depuis huit ans. Du coup, au cours d'une
manifestation nationalistes à Delhi, Ashok Singhal, président du VHP,
une branche du parti du Premier ministre, le parti Bharatiya Janata
(BJP, parti du peuple indien), a menacé de lancer la construction du
temple sans autorisation aucune.
Ayohdhya, 550 km à l'est de Delhi dans l'Etat indien d'Uttar Pradesh,
est un des lieux saints de l'hindouisme, le lieu de naissance de Rama,
dieu principal du panthéon hindou. Cette querelle, récurrente dans la
vie politique indienne depuis les années 80 et instrumentalisée par
les nationalistes hindous, devrait prendre le devant de la scène pendant
les élections locales de février dans l'Uttar Pradesh.
Depuis neuf ans, sous la protection de centaines de policiers, un petit
temple provisoire est érigé sur le site de l'ancienne mosquée. Et on
craint que le retour de cette affaire sur le devant de la scène ne relance
les tensions entre hindous et musulmans minoritaires, le tout sur fond
de crise régionale et de guerre contre le terrorisme.
Pour plus d'informations : Agence UCAN
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