07.02 - Irlande : Un référendum
sur l'avortement.
Le 6 mars, le gouvernement irlandais
va organiser un référendum destiné à amender la constitution et à durcir
la législation sur l'avortement.
La conférence épiscopale a déjà rappelé
aux catholiques le point de vue de l'Eglise en ce domaine. Le texte
du référendum à venir porte sur des éléments aussi différents que les
avortements précoces, l´autorisation explicite de la publicité, la suppression
des risques de suicide de la mère pour justifier une demande d´avortement,
et sur la mise en place d´un budget national pour l´aide aux futures
mères.
Actuellement, l'interdiction de l'avortement est inscrite dans la Constitution
irlandaise par un amendement, à la suite d'un référendum en date
du 7 septembre 1983. Un nouveau référendum en novembre 1992 confirmait
cette interdiction mais autorisait les irlandaises à aller avorter à
l'étranger. Depuis un amendement, adopté en mars 1995, autorise les
médecins à fournir les adresses des cliniques pratiquant l'IVG à l'étranger.
L'Eglise catholique d'Irlande a autorisé, ce 7 février, ses fidèles
à voter en faveur du référendum gouvernemental qui autorise l'interruption
volontaire de grossesse, avec une condition importante : si, et seulement,
si la vie de la femme est en danger, exception faite pour le risque
de suicide. Les évêques irlandais justifient cette prise de position
en expliquant qu'il s'agit en fait d'une mesure anti-avortement.
Ils sont en ce sens suivis par la majorité des groupes de pression opposés
à l'avortement. Réunis à Knock, ils ont déclaré que "les catholiques
pouvaient voter en liberté de conscience pour soutenir cette mesure,
même si elle n'est pas à la hauteur de ce qui pourrait être souhaité".
Ce référendum gouvernemental, soumis au vote le 6 mars prochain, cherche
à résoudre la différence entre l'interdit constitutionnel de 1983 de
tout avortement et la décision de la Cour suprême de 1992, qui autorise
l'avortement si la grossesse met la vie de la femme en danger. Cette
mise en danger inclut spécifiquement le risque de suicide. Cet amendement
propose que des médecins en Irlande soient autorisés à pratiquer des
avortements seulement si cela est "nécessaire pour éviter un risque
réel et substantiel de perte de la vie de la mère, autrement que par
autodestruction".
Si la majorité des groupes d'opposition à l'avortement invitent leurs
adhérants à voter oui, nombre de militants sont réticents à donner ce
qu'ils considèrent comme un "coup de pouce" à l'avortement, craignant
un éventuel élargissement de la pratique. Les deux principaux partis
d'opposition (les travaillistes et le "Fine Gael") ont pour leur part
mené une campagne en faveur du non, car la loi proposée, en excluant
le risque de suicide, est plus restrictive que la décision actuelle
de la Cour suprême.
Pour plus d'informations : Fondation
Lejeune
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