23.02 - Le président syrien au Vatican.
C'est par un bref communiqué
que le Vatican a annoncé le visite du président syrien, Bachar
el Assad qui a été reçu le jeudi 21 février par
le pape Jean Paul II, au terme d'une visite de 3 jours en Italie.
Exceptionnellement, le pape a interrompu pour l'occasion ses exercices
spirituels de carême. Cette visite a provoqué la colère des milieux
juifs de Rome. de l'ambassadeur d'Israël en Italie, qui s'est exprimé
ouvertement contre cette visite, en Italie et au Vatican. Avec d'autant
plus de véhémence que Bachar el Assad, lors des différents colloques,
a demandé à l'Europe de s'engager de manière plus radicale pour résoudre
la crise du Moyen-Orient, déconseillant de plus ouvertement les Etats-Unis
de s'attaquer à l'Irak.
Le communiqué signé par le vice-directeur de la salle de presse du Saint-Siège,
le père Ciro Benedettini, souligne que Bachar el Assad, a eu un "entretien
cordial" avec Jean Paul II, et qu'il a pu "procéder à un échange d'opinion
sur les rapports entre la Syrie et le Saint-Siège, après la visite historique
effectuée par le pape en mai 2001, ainsi que sur les moyens qui peuvent
ramener la paix au Moyen-Orient, et spécialement en Terre Sainte, sur
les bases des résolutions de l'ONU".
Une forte délégation accompagnait le résident syrien, composée de plus
de 160 personnes dont une grande partie chargée de la sécurité. Sa rencontre
avec Jean-Paul II, dans la bibliothèque privée, a été brève environ
10 minutes. Les deux hommes se sont salués très cordialement, le président
syrien remerciant longuement le pape d'être venu visiter la Syrie.
Bachar el Assad accompagné du vice-Premier ministre et du ministre des
Affaires étrangères syrien, Farouk Al-Shara, ont ensuite rencontré le
cardinal Angelo Sodano, secrétaire d'Etat du Saint-Siège et Mgr Jean-Louis
Tauran, secrétaire du Saint-Siège pour les rapports avec les Etats.
De source diplomatique vaticane, on souligne que Bachar el Assad a été
"réellement attentif" aux paroles de Jean Paul II, et que le voyage
en Syrie a été très important pour l'évolution des relations entre les
chrétiens et les musulmans en Syrie.
Dans une interview accordée au quotidien italien "Corriere della Sera"
en date du 17 février, le président syrien a fait remarqué,
à propos des Etats-Unis : "Comment peut-on parler des droits de l'homme
dans les pays arabes et ignorer Israël? Que dit-on des peuples qui ont
leurs territoires occupés en Syrie, au Liban ou en Palestine?".
Le mardi 19 février, il avait dit au président de la République
italienne, Carlo Azeglio Ciampi : "Si les talibansn'avaient pas été
nourris par les Etats-Unis, ils n'existeraient pas et les "Frères
musulmans" ne poseraient pas non plus de problèmes si leurs parents
n'avaient pas reçu l'appui des Anglais dans la première moitié du XXème
siècle".
Pour plus d'informations : Service de
presse du Vatican
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