02.03 - Nigéria : Pour guérir
les plaies de notre pays.
"Personne n'est sans péché… avidité,
égoïsme, culture de l'impunité, politique de pouvoir plutôt que de développement…
polarisation des groupes ethniques et religieux " tout cela blesse la
Nation du Nigéria, et il faut faire quelque chose ".
Tel est le message envoyé par les évêques du Nigéria, au terme
de leur Assemblée plénière qui s'est tenue à Abuja du 18 au 22 février
2002. Après avoir réfléchi sur le thème " Guérir les plaies de la nation
", ils ont rédigé un communiqué dans lequel ils indiquent les aspects
positifs du Pays mais aussi ses plaies, ainsi que les remèdes qu'ils
suggèrent.
Les aspects positifs sont les ressources abondantes du Pays, les travailleurs,
des gens heureux, des progrès importants, les routes, les ressources
constantes en combustibles, la restitution des écoles à l'Eglise dans
certains Etats. Les plaies, physiques, psychologiques, sociaux-politiques,
économiques et morales, pour leur plus grande part, proviennent du peuple
nigérian lui-même, déclarent les évêques, par le désespoir, la
colère, la frustration, et l'incapacité de parvenir à un minimum d'autonomie
digne.
Ils dénoncent également l'état d'insécurité et les crimes, le
chômage et le faim, qui ont atteint un niveau préoccupant au Nigéria
; ils soulignent aussi " la violence politique, sociale et personnelle
" causée par la loi islamique de la " sharia ", en vigueur dans certains
Etats septentrionaux du Nigéria.
Mgr John Onaiyekan, archevêque de Abuja, et président de la Conférence
Episcopale, a déclaré : " L'Eglise ne peut oublier les nombreuses personnes
dispersées en raison des problèmes causés par la sharia. Je considère
qu'il est de notre devoir de ne pas accepter cette situation qui est
véritablement injuste ". C'est pourquoi l'Eglise au Nigéria demande
au gouvernement " de commencer une discussion franche sur la question
de la sharia, et de ne pas attendre que le problème échappe à tout contrôle
".
Aucun citoyen du Nigéria ne doit se sentir étranger, dans quelque endroit
que ce soit de la Nation, déclarent les évêques, qui dénoncent
la corruption et la mauvaise administration des ressources, le chômage
qui frappe les jeunes, le fossé croissant entre les pauvres toujours
plus pauvres et les riches toujours plus riches.
Pour remédier à cette situation, les évêques déclarent que tous
les Nigérians doivent " tout d'abord admettre que tout ne va pas bien…
Même si certains ont plus de responsabilité que d'autres dans nos plaies,
personne n'est entièrement responsable… Le processus de guérison demandera
des sacrifices pour le bien commun ".
Ils demandent au gouvernement de travailler dans la transparence, d'organiser
une Conférence nationale pour examiner les sources du conflit et proposer
des solutions pour remédier aux divisions.
... " La religion matérialiste et la religion du monde, qui prêchent
la prospérité, les guérisons et les miracles, sans les sacrifices et
la croix nuisent et remplacent même la religion authentique… Le Dieu,
prêché par certains dirigeants religieux semblent ne pas être le Dieu
de justice et d'amour, mais un Dieu intolérant, qui alimente la haine
et la division ".
Rappelons que le Nigéria est le pays le plus peuplé d'Afrique, avec
111.000.000 d'habitants (50% de chrétiens, 50% de musulmans). La division
en 36 Etats reflète la variété des 250 groupes ethniques et linguistiques.
Neuf Etats ont adopté la loi islamique de la sharia, qui pénalise les
chrétiens.
Pour plus d'informations : Agence Fides
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