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25.02 - France : La Scientologie se défend "griffes dehors"..

Devant les instances judiciaires françaises qui envisagent la dissolution des organisations de l'Eglise de scientologie à Paris et en Ile-de-France, ses responsables crient à la persécution religieuse.

L'association spirituelle de l'Eglise de scientologie d'Ile-de-France (Asesif) a-t-elle été créée pour commettre les infractions qui lui sont reprochées, comme l'affirme le juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke dans son ordonnance de renvoi ? De la réponse à cette question dépendra largement le sort de l'organisation, qui pourrait encourir une peine de dissolution.

Le vendredi 22 février, la procureure, Christine Forey, a répondu par l'affirmative, contre Marc Walter, président de l'Asesif. Elle a requis douze mois de prison avec sursis et 12 000 euros d'amende. Contre l'association comparaissant en tant que personne morale, elle a réclamé 300 000 euros d'amende. "La loi prévoit la possibilité de dissoudre une association créée pour commettre ces délits. Je vous demande de réfléchir à cette peine", a-t-elle déclaré au tribunal, sans requérir explicitement la dissolution.

Pour la procureure, la Scientologie d'Ile-de-France ne peut se prévaloir d'une finalité religieuse : "Le but réel de l'association est commercial." La Scientologie crie à la persécution religieuse. Elle a d'ailleurs annoncé le dépôt d'une plainte contre la France devant la commission des droits de l'homme de l'ONU et demandé, vendredi, l'intervention du Conseil de l'Europe.

A la barre, elle fait défiler un aréopage cosmopolite de spécialistes ès religions, français, finlandais, américain et espagnol. Tous expliquent que l'organisation peut être considérée comme un "nouveau mouvement religieux", parce qu'elle possède "un corps de doctrine, un clergé et un rite". Une vraie religion donc, qui procure "une joie de vivre", "une moralité", "une plus grande confiance en soi", si l'on en croit les adeptes de l'Asesif, appelés en renfort. "J'ai découvert que j'étais une entité spirituelle à part entière", répète d'un ton mécanique une infirmière appelée comme témoin.

Me Jean-René Farthouat, avocat de l'Asesif, plaide du haut de son expérience. Il rassemble ses souvenirs d'enfance : "L'Eglise catholique a peut-être changé depuis ma jeunesse. Mais il me semble qu'elle fait toujours payer les messes pour les défunts. Dans le passé, elle a même vendu des indulgences..." Me Patrick Maisonneuve, avocat de Marc Walter, demande comme son confrère la relaxe dans un dossier "vide", avec "trois parties civiles, dont l'une est absente et deux témoins qui sont des militants antiscientologie".

Pour plus d'informations : Témoins-presse

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