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10.03 - Zimbabwé : Vives réactions des Eglises.

Les Eglises ont réagi face à la décision du président de n'autoriser que les fonctionnaires, comme les soldats et la police, à jouer un rôle principal dans les élections présidentielles les 9 et 10 mars.

Le 6 mars, le gouvernement a refusé l'accréditation de plus de 12.000 observateurs du "Réseau de soutien électoral du Zimbabwe" (ZESN), constitué d'organisations non gouvernementales. Pour les Eglises, c'est au nouveau coup de force de Robert Mugabe qui veut brider les observateurs indépendants et impartiaux. Le décret prive aussi du droit électoral des milliers de résidents permanents qui ont été rayés de la liste des électeurs le mois dernier.

"C'est là toute la culture de manque de respect envers la loi", a déclaré Mgr Pius Ncube, archevêque catholique de Bulawayo. "La Cour suprême est supposée être indépendante mais nous continuons de voir que les décisions de la Cour sont annulées. C'est faux. Le gouvernement doit respecter la population et non être son maître."

Pour Lovemore Madhuku, président de l'Assemblée constitutionnelle nationale - groupe d'organisations civiques œuvrant en faveur d'une nouvelle constitution - ce décret vise uniquement à perpétuer le règne du parti au pouvoir - l'Union nationale africaine du Zimbabwe - Front patriotique (ZANU-PF).

De l'avis de Philliat Matsheza, membre du Conseil du ZESN, "c'est le problème avec une Constitution qui donne au chef de l'Etat des pouvoir illimités. Le gouvernement prétend qu'il veut accréditer des observateurs généraux, mais au lieu de cela, il accrédite davantage d'observateurs d'organisations douteuses."

Le 5 mars, le Conseil œcuménique des Eglises (COE) et la Conférence des Eglises de toute l'Afrique (CETA) ont annoncé la constitution d'une équipe internationale chargée d'observer les élections présidentielles, composée de 86 personnes, pour la plupart venus d'autres pays africains. L'équipe internationale rejoindra les quelque 4.000 observateurs locaux coordonnés par le Conseil des Eglises du Zimbabwe.

"Nous allons au Zimbabwe pour affirmer notre appui moral et notre solidarité à l'égard des Eglises et de la population du Zimbabwe, pour évaluer avec elles l'ensemble du processus électoral et pour prendre note de leurs conclusions et de leurs préoccupations", a déclaré Melaku Kifle, chargé de programme dans l'équipe "Relations internationales" du COE. Cette équipe a été invitée officiellement par le gouvernement du Zimbabwe, mais elle n'aura que le statut d'observateur.

Pour plus d'informations : Agence ENI

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