12.03 - Kazakhstan : Une nouvelle loi sur les
religions.
Craintes et espérances pour la nouvelle
loi sur les religions, telles sont les réactions des Eglises
au moment où devrait entrer en vigueur la " loi sur les religions
" qui est fort discutable, car elle semble limiter fortement la liberté
religieuse.
Le texte a été approuvé par le Parlement le 31 janvier, et il a été
présenté à la signature du Président, M. Nursultan Nazarbayev. La loi
est à présent étudiée par le Conseil Constitutionnel, et l'on prévoit
que d'ici un mois au pus tard elle ne revienne chez le Président.
Le " Keston News Service " déclare que si la loi est approuvée sous
sa forme connue, tous les groupes religieux non enregistrés seront considérés
comme illégaux, et tous les missionnaires devront être enregistrés.
On refusera même l'enregistrement légal à toutes les organisations musulmanes,
à l'exception de l'Administration spirituelle des musulmans du Kazakhstan,
mise en place lors de la période soviétique et qui est
la seule à appuyer la nouvelle loi.
Le Conseil des Eglises Chrétiennes Evangéliques Baptistes repousse en
bloc la loi et refuse de demander son enregistrement, qu'il considère
comme " un péché ", puisque le chef de l'Eglise est le Christ, et que
l'enregistrement auprès des autorités signifie se compromettre avec
le monde, contre l'enseignement du Christ.
L'Eglise catholique du Kazakhstan n'a pas encore publié son point
de vue sur la nouvelle loi, ni pour demander l'application du Concordat
décidé entre le Kazakhstan et le Vatican. Dans cette situation d'incertitude,
joue aussi le transfert du Nonce, Mgr Marian Oles, dont le successeur
n'est toujours pas installé au Kazakhstan. Mais, d'après des sources
catholiques locales contactés par Fides, le projet de loi ne parle pas
de religions traditionnelles ou non traditionnelles.
Il est vrai toutefois que, lors de la discussion au Parlement, plusieurs
parlementaires ont parlé de l'orthodoxie et de l'islam comme des seules
religions vraiment " traditionnelles " du Kazakhstan. Mais, en accueillant
le Pape, le président Nazarbayev a affirmé clairement que l'Eglise
catholique avait, sur cette terre, une histoire de plus de mille ans.
Elle doit donc être considérée comme une " religion traditionnelle "
étant donné qu'elle n'est pas " une réalité étrangère apportés de l'extérieur
", et qu'elle contribue depuis des siècles au développement spirituel
et social du Kazakhstan.
Au Kazakhstan actuel il y a environ 40 confessions religieuses et 2.500
communautés locales enregistrées. Dans un commentaire sur la discussion
parlementaire, le Ministre pour la Culture et la Concorde souligne que,
après la fin de la période soviétique et le début d'une véritable liberté
religieuse dont tout le monde a bénéficié, commencent à présent à se
manifester des problèmes qui proviennent des groupes religieux qui ont
leur centres à l'étranger ou qui tendent à déstabiliser le système de
cohabitation pacifique du Kazakhstan, qui a comme principe auquel il
ne peut pas renoncer, celui de la laïcité de l'Etat.
Des décisions récentres ont touché des membres et des dirigeants
des communautés baptistes qui refusent l'enregistrement. Le 22 février,
M. S.A. Nizhegorodtesv et son épouse ont été condamnés par la Cour de
la localité de Georgievka, à payer une amende pour l'activité non enregistrée
de leur église. A Leninogorsk, le responsable baptiste, M. Zinoviev
a été traduit devant la Cour le 13 février, et il s'est vu donner sept
semaines pour se faire enregistrer ou pour cesser tout service religieux.
Pour plus d'informations : Agence Fides
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