12.03 - Suisse : Evêque SDF (sans diocèse
fixe).
Mgr Jacques Gaillot invité par les communautés
catholique, protestante et évangélique de Meyrin lors du 25ème anniversaire
du Centre paroissial œcuménique leur donné un message exigeant,
mais plein de sereine confiance.
L'Aumônerie genevoise œcuménique auprès des requérants d'asile (AGORA)
et l'association ELISA, pour les demandeurs d'asile, inauguraient un
équipement informatique qui doit leur permettre de mieux étayer leur
dossier, grâce aux informations glanées sur Internet.
Evêque "virtuel" de Partenia, l'ancien évêque d'Evreux,
l'évêque SDF comme il aime s'appeler, évêque sans diocèse
fixe, a exposé devant 400 personnes, sa pensée, et surtout celle
de l'Evangile, sur la manière de vaincre la violence.
Ce fut la parole d'un homme libre, plein d'humour et dont l'expression
favorite est : "C'est beau !" ..."Les marginaux m'admettent facilement,
car ils savent que j'ai été mis à l'écart par l'institution. C'est un
bon passeport que m'a délivré Rome!"..."L'avenir est dans les marges",
estime-t-il, regrettant que l'Eglise reste trop souvent au centre.
"J'étais un jour avec des sans-papiers africains jouant du tam-tam,
quand un passant m'a demandé: 'Où est Dieu?' J'ai répondu: 'Il est ici
!' Il faut être avec les pauvres pour être avec tout le monde. L'Eglise
doit se trouver là où les gens souffrent. Elle est faite pour ça."
Il rencontre d'ailleurs des chrétiens dans tous les lieux de précarité.
Le problème, c'est d'arriver à ce que leur témoignage touche l'institution
et change la manière d'être de l'ensemble des chrétiens.
A propos des questions que pose la violence, il distingue trois logiques.
Celle, justement, de la violence, à l'œuvre par exemple en Palestine
où il se rend de temps à autre. Celle de la justice qui permet aux êtres
humains de vivre ensemble. Et celle de la surabondance, de la gratuité,
du pardon, de la joue droite qu'on tend quand on vous a frappé sur la
gauche, de l'amour des ennemis.
"C'est ainsi que Dieu agit envers nous." Cette logique-là permet de
dépasser le mal par le bien. Alors que la culture actuelle prône la
compétition et la domination. Si un jeune veut réussir, il doit se montrer
dur, impitoyable. "Or, quand une société fabrique des gagnants, elle
produit aussi des perdants. On ne réussit pas sa vie au détriment des
autres!"
..."La non-violence n'est pas naturelle, elle s'apprend... On a
trop appris aux chrétiens à être gentils. Ne soyez pas gentils ! La
non-violence n'est pas de la passivité. Elle est le fait de gens déterminés
qui n'ont pas peur de lutter, mais sans haine."... "Partout où je vais,
je vois des gens qui se redressent et se rebellent. Quelqu'un qui se
rebelle, c'est beau!"
Pour plus d'informations : Association
Elisa
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