22.03 - Indonésie : La Charia ne peut
être une loi civile.
Pendant qu'à Aceh, au nord de Sumatra,
on fête l'entrée en vigueur de la loi islamique, accordée par le gouvernement
indonésien à partir du 1er janvier 2002, des groupes intégristes reviennent
à la charge en demandant l'introduction de la Charia dans d'autres régions
de l'Indonésie.
Des groupes islamiques extrémistes, qui veulent faire de la charia loi
civile en Indonésie, estiment que l'introduction de la loi islamique
est la juste réponse à la crise économique et morale qui a investi le
pays. Par contre dans un entretien avec l'agence vaticane Fides, des
intellectuels musulmans s'opposent à ce projet.
... "Quelques groupes intégristes croient que la loi islamique est la
seule recette possible pour résoudre les problèmes actuels", explique
le prof. Azyumardi Azra, recteur du "Jakarta State Institute of Islamic
Studies", en remarquant qu'un retour de flamme de l'islamisme dans la
vie civile indonésienne s'est développé après la chute du régime de
Suharto en mai 1998.
Des formations intégristes, telles que "Islam Defenders Front"
et "Laskar jihad", ont commencé à faire loi. Des raids dans
les discothèques et dans les night clubs à Djakarta et dans d'autres
villes indonésiennes, sans aucune intervention de la part de la police
d'État, sont désormais à l'ordre du jour.
La demande d'introduire la Charia dans différentes provinces devient
pressante, malgré l'opposition des deux organisations musulmanes plus
importantes, "Nahdlatul Ulama" et "Muhammadiya".
De nombreux intellectuels, tel que Saiful Muzani, ont fait connaître
leurs réticences. Muzani affirme qu'imposer la Charia c'est aller
contre les principes de démocratie en vigueur dans le pays. De fortes
objections sont venues aussi de nombreux leaders non musulmans et activistes
d'organisations non gouvernementales, qui s'opposent à toute tentative
d'insérer la sharia dans la Constitution indonésienne
Par contre, des défilés de masse ont eu lieu dans lesvilles de la province
d'Aceh. Le gouverneur lui-même, Abdullah Putteh, qui a pris part
aux manifestations, a déclaré que les habitants d'Aceh ont bien apprécié
la concession du gouvernement central, qui a donné à la province une
plus grande autonomie administrative et la permission d'adopter la Charia.
Pour plus d'informations : Agence Fides
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