27.03 - Le martyrologe des saints de l'Afrique.
Un ouvrage sur les saints d'Afrique
vient de paraître qui se présente comme un guide, contenant des
informations pratiques pour les voyageurs désirant visiter cette terre
souvent inconnue qu'on appelle "la sainteté".
Publié aux Editions Afriquespoir, de Kinshasa, il présente le portrait
de 564 "saints africains", choisis parmi ceux que l'Eglise catholique
et d'autres Eglises chrétiennes considèrent des disciples "modèles"
du Christ. Y ont leur place, les martyrs des persécutions dans les pays
de l'Afrique du Nord pendant les trois premiers siècles du Christianisme
et les saints de notre temps.
Les fondateurs du monachisme, les grands saints du désert : Paul, Antoine,
Pacôme, les "lumières" brillantes de toute la chrétienté : Cyprien,
Athanase, Cyrille d'Alexandrie, Augustin, les femmes des premiers siècles
: Félicité et Perpétue, Monique, Catherine d'Alexandrie, précèdent
les saints contemporains qui s'appellent Restituta Kafka, les martyrs
de l'Ouganda, Anuarte, Bakhita.
Jean-Paul II a, l'année passée, proclamé bienheureux trois religieux.
Parmi eux, Restituta Kafka, une infirmière très populaire pour le secours
qu'elle apportait aux exilés et persécutés et qui refusa de retirer
les crucifix des chambres des malades comme l'exigeaient les nazis.
Arrêtée pour avoir composé des textes satiriques sur Hitler, elle fut
condamnée à mort pour haute trahison le 29 octobre 1942 et guillotinée
à la prison de Vienne le 30 mars 1943.
" Notre continent est capable de produire des saints, des "résistants"
aux forces du mal. Au bourreau qui lui demandait: "Pour qui te prends-tu?",
Anuarite répondit "Je ne peux pas... " (p. 181). Bakanja résista aux
tortures du colon (p. 175). A l'arrogance du souverain, les martyrs
ougandais opposèrent en toute simplicité et au nom de leur foi, un "non"
ferme (pp 144-168). "J'ai vécu dans la boue, mais je ne mes suis jamais
salie", a dit un jour la Soudanaise sainte Bakhita (p. 173).
Ce martyrologe n'est pas clos. "Cibles, 235 prêtres africains
tués" le rappelle de son côté. Au moins 235
prêtres africains ont été tués ces 50 dernières années, sans compter
des centaines de missionnaires étrangers de 19 pays. L'ouvrage publié
sur ces prêtres, par Neno Contran et Gilbert Kadjemenje, aux éditions
Afriquespoir de Kinshasa, avec une préface de Mgr Charles Mbogha Kambale,
archevêque de Bukavu, rappelle que la mort de ces martyrs "n'est que
la pointe de l'iceberg d'une masse de gens pourchassés, refusés, humiliés,
massacrés."
Cette liste des prêtres africains a été dressée
"par défaut", car on ne pouvait tous les citer. On n'a retenu que les
noms des 233 prêtres et évêques catholiques, d'un patriarche copte et
d'un pasteur protestant. On sait que de nombreuses autres confessions
chrétiennes ont aussi donné des martyrs. Il faut rajouter au nombre
des religieux africains assassinés des centaines de prêtres expatriés.
Les pays qui comptent le plus de victimes sont le Rwanda (120), le Burundi
(36), la République démocratique du Congo (25), ou l'Ouganda (12). Les
auteurs incitent à "reprendre le flambeau de la liberté en poursuivant
la lutte non-violente qui inclut le dialogue, les moyens pacifiques
de pression, la prière et le pardon pour l'instauration d'un Etat de
droit et d'une société vraiment démocratique". Dans sa préface, Mgr
Charles Mbogha Kambale relève que si les Africains veulent que leur
histoire soit différente, "il faut que nous n'oublions pas le nom de
ceux que la violence aveugle, la haine ethnique, la soif de pouvoir,
l'esprit de vengeance ont éliminé dans l'espoir d'étouffer aussi le
message que leur sacrifice renvoie avec force: celui de la nécessité
d'un changement de route!".
Pour plus d'informations : Agence Misna
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