10.04 - Terre Sainte : Des promesses sans effets.
Jean Paul II a lancé mercredi 10 avril
un nouvel appel à prier pour la Terre Sainte, devant 17.000 fidèles
réunis sur la place Saint-Pierre pour l'audience générale du mercredi.
Israël ne l'entend pas.
"Je vous invite tous à vous unir à moi dans la prière pour implorer
la paix en Terre Sainte", a lancé le pape. "Demandons à la Sainte Vierge
d'intercéder pour que réussissent les différents efforts menés de toute
part pour surmonter la situation tragique dans laquelle tombent ces
populations tant éprouvées."
Il venait de recevoir une lettre du président de la République d'Israël,
Moshé Katsav, lui assurant que l'armée israélienne ne violerait pas
le territoire ecclésial de la basilique de la Nativité à Bethléem. Or
peu de temps après, un moine arménien était grièvement blessé dans la
basilique par un tir israélien.
Cette lettre, datée du 9 avril et rendue publique à Jérusalem, voulait
rassurer le Saint-Siège sur la sécurité des lieux saints, se référant
en particulier à la basilique de la Nativité où sont réfugiés depuis
plusieurs jours 200 Palestiniens, dont certains sont armés, alors que
vivent actuellement dans le couvent une trentaine de franciscains, quatre
religieuses, cinq moines grecs-orthodoxes et dix moines arméniens orthodoxes.
"Tous les membres des forces armées israéliennes ont reçu l'ordre de
ne pas tirer ou violer la sainteté des territoires ecclésiaux, y écrit
le président Katsav, mais il ajoute que "les Palestiniens, pour
leur part, ont à plusieurs reprises désacralisé la sainteté des églises
sous leur juridiction, abusant ainsi des Lieux Saints en les utilisant
comme base de leurs opérations".
Abordant le cas particulier de la basilique de la Nativité, le président
israélien "assure scrupuleusement que la basilique n'est pas en train
de devenir le foyer central des hostilités. Alors que des opérations
militaires ont lieu dans ses environs, la basilique reste intouchée
par les forces armées israélienne, malgré la présence confirmée à l'intérieur
du sanctuaire des terroristes armés du Hamas, de la Jihad islamique
et du Tanzim".
Cependant le principal objectif israélien et bien "d'extirper de l'église
ces terroristes armés, sans violence". C'est pourquoi "nos force armées
continuent de les empêcher d'entreprendre toute action qui puisse nuire
à l'Eglise et au clergé". Du fait de "la présence de terroristes extrêmement
dangereux dans la Basilique qui constitue un grave danger pour la sécurité
publique", écrit le président israélien, "nous n'avons pas d'autre choix
que de maintenir notre présence dans les environs immédiats".
La promesse de ne pas utiliser la violence contre la basilique et ses
occupants est démentie par les faits: outre le moine touché aujourd'hui
par des tirs israéliens, un jeune policier palestinien tentant d'éteindre
un incendie provoqué dans le complexe de la basilique de la Nativité
par un tir de grenade israélien a été abattu aux premières heures lundi
matin et les Israéliens ont empêché l'évacuation de son cadavre.
Pour plus d'informations : Service de
presse du Vatican
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