11.05 - ONU : Un monde adapté aux enfants.
Le sommet des Nations unies pour l'enfance,
qui vient de se terminer à New York, a approuvé le samedi 11
mai un nouveau projet destiné à améliorer les conditions de vie des
enfants dans les 15 prochaines années.
Mais les représentants des 180 pays participant à la session
spéciale de trois jours de l'Assemblée générale de l'ONU ont eu le plus
grand mal à s'entendre sur des sujets tels que l'éducation sexuelle,
l'avortement et la peine de mort. Sur ce dernier point, Washington a
obtenu que les Etats-Unis, soit le seul pays à continuer d'appliquer
la peine capitale et la prison à vie aux moins de 18 ans.
Avec ce document final intitulé "Un Monde adapté aux enfants", "je pense
que nous avons donné naissance, après un travail pénible de plusieurs
jours, à un joli bébé", a déclaré Hanns Schumacher, l'ambassadeur allemand
auprès des Nations unies, qui présidait les négociations.
Ce document final "se concentre sur quatre domaines principaux: la promotion
d'une vie saine, l'accès et la réussite dans une éducation de qualité,
la protection de l'enfance contre la violence et l'exploitation, et
le combat contre le virus du SIDA". Le texte sur les politiques de planning
familial réaffirme les engagements pris dans le cadre de cinq conférences
de l'ONU lors des huit dernières années et qui garantissent aux adolescents
le droit à l'éducation sexuelle et l'accès au planning familial.
Malgré l'insistance des représentants américains, aucune précision excluant
spécifiquement l'avortement n'a été apportée mais les références aux
"services" ont été abandonnées. La délégation américaine avait mis en
avant le programme de l'administration Bush contre l'avortement et en
faveur de la famille traditionnelle et de l'abstinence sexuelle avant
le mariage, position soutenue par le Vatican et des pays musulmans tels
que le Soudan, la Syrie et l'Irak.
Mais pendant que se déroulaient d'âpres négociations sur le projet
de déclaration finale dans les sous-sols du siège new-yorkais de l'ONU,
un dialogue merveilleux s'échangeait entre les enfants et les
officiels africains. Il y eut des scènes étonnantes où des enfants africains
ont pris à partie des dirigeants du continent noir. "Nous devons mettre
fin à cette démagogie", a ainsi lancé Adam Maiga, une Malienne de 15
ans. "Vous avez des Parlements, mais ils ne sont qu'une façade démocratique".
Pour Joseph Tamale, un Ougandais de 12 ans, la question de la dette
de l'Afrique était la plus sensible. "Vous recevez des aides qu'il faudra
rembourser dans vingt ou trente ans. Ca sera à nous de les payer. Et
nous n'avons pas de quoi les payer parce que lorsque vous recevez une
aide, vous la détournez, vous la mangez", a-t-il lancé, follement applaudi
par l'Assemblée générale, chefs d'Etat et Premiers ministres compris.
Interrogé sur ce genre de traitement plutôt spontané, le roi Letsie
II du Lesotho a eu un sourire gêné et a répondu : "C'est la première
fois". Le président mozambicain Joaquim Alberto Chissano s'est dit réconforté
par l'intelligence et les connaissances montrées par les enfants. "Cela
prouve que l'avenir sera radieux", a-t-il dit.
Pour plus d'informations : Agence Misna
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