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11.05 - Terre Sainte : La fin de l'occupation israélienne.

"La cause de toute violence étant l'occupation militaire israélienne des Territoires Palestiniens, finie l'occupation, la violence cessera".

Ce sont les propos du patriarche latin de Jérusalem, Michel Sabbah. Pour la première fois, depuis le début de la crise, le chef de la communauté catholique prend position ouvertement sur le conflit israélo-palestinien à travers un article diffusé aujourd'hui par le patriarcat.

"Si vraiment, Israël a une volonté sincère de mettre fin à toute violence, le moyen à prendre n'est pas la guerre ou les représailles, mais une action rapide et sérieuse pour mettre fin à l'occupation. Déclarer vouloir mettre fin à l'occupation et commencer au plus vite des pourparlers sérieux et rapides dans ce but", lit-on dans l'article.

Mgr Sabbah analyse la situation actuelle au Moyen-Orient partant d'un point précis: " L'Etat d'Israël existe et a le droit d'exister et de vivre en sécurité. L'Etat palestinien n'existe pas encore. Il a le droit d'exister et de vivre en sécurité". Pour le chef de la communauté catholique en Terre Sainte: "Israël occupe les territoires d'autrui. Les Palestiniens sont sous occupation militaire israélienne, avec tout ce que cela entraîne comme privations ou limitations de la liberté et comme humiliations".

Le patriarche n'hésite pas à utiliser des expressions fortes: "Tant que l'occupation dure, ils ont le droit et le devoir de réclamer leur terre et leur liberté et de mener la résistance pour arriver à ce but. De nouveau, nous croyons que, dans cette résistance, seules les voies de la paix peuvent amener à la paix".

Mgr Sabbah ne fait pas de référence explicite à la situation de Bethléem mais offre sa clé de lecture sur l'origine de la situation actuelle au Moyen-Orient: "Le conflit entre les Palestiniens et les Israéliens n'est pas fondamentalement une question de terrorisme palestinien qui menace la sécurité ou l'existence de l'Etat d'Israël. A la base se trouve l'occupation militaire israélienne qui provoque la résistance palestinienne, et celle-ci, à son tour, est ressentie comme une menace pour la sécurité d'Israël. Continuer à parler de terrorisme palestinien, sans voir le droit des Palestiniens à la liberté et à la fin de l'occupation, c'est se condamner à ne pas voir la réalité, à rester donc impuissant à trouver une solution".

Le patriarche regarde vers le futur et vers l'extérieur: " Il faut donc changer de politique, afin de transformer les pays voisins en pays amis. Cette transformation n'est pas une impossibilité. Il suffit de rendre justice aux Palestiniens, de mettre fin à l'occupation et de créer l'Etat palestinien. Une fois les Palestiniens satisfaits, libres et indépendants dans leur Etat, ils deviendront amis d'Israël. Une fois les Palestiniens devenus amis, les autres peuples arabes seront amis. Ainsi seulement, Israël, entourés de voisins amis, vivra dans la sécurité voulue.

La proposition de l'Arabie Saoudite de conclure une paix générale avec Israël, adoptée par le sommet arabe de Beyrouth en mars 2002, est un signe et une invitation à Israël". Enfin, le Pasteur des catholiques accuse la communauté internationale de manquer de courage pour "prendre les mesures nécessaires et appliquer ses propres décisions, comme elle l'a fait dans d'autres endroits. De nouveau, pour garantir la paix de la région". En conclusion, il invoque une politique dont les fondements sont la justice et du respect égal de tous les peuples.

Pour plus d'informations : Agence Misna

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