17.05 - France : Le synode de l'Eglise Réformée.
Le Synode national de l'Eglise réformée
de France qui s'est tenu du 9 au 12 mai à Nîmes, a fait le bilan de
l'opération :"Débat 2000-2000 débats" qui est terminée
mais dont la démarche est acquise.
Depuis deux ans, les Eglises locales de l'ERF se sont engagées dans
un travail de témoignage original qui leur a permis de rencontrer un
public différent de celui du culte du dimanche matin en proposant plus
de 700 débats et événements culturels. Un texte intitulé "Pour
une Eglise qui débat, qui rencontre, qui témoigne ! "sera lu dans
les temples à Pentecôte pour encourager une parole protestante dans
la société.
Le pasteur Marcel Manoël, élu président du Conseil national de l'Eglise
réformée en 2001, a prononcé son premier message devant le synode national.
Nous ne prenons ici que quelques extraits de son message.
..." Nous sommes justifiés par la seule grâce de Dieu, par le moyen
de la foi en Jésus Christ. Justifiés, nous sommes donc libérés de la
condamnation de la Loi et du poids du péché. Enfin, libérés, nous sommes
appelés à la sanctification, c'est à dire à vivre devant Dieu d'une
vie nouvelle, signe de notre reconnaissance et fruit de l'Esprit qui
agit en nous."
..." Identité, témoignage, obéissance significative, dans une dynamique
tournée vers l'avenir, ce sont ces thèmes que je vais reprendre en tentant
de les mettre en rapport avec notre actualité. Je le ferai d'une manière
personnelle : cela ne signifie pas que ce que je dirai exprime les convictions
de tous. Mais j'espère simplement participer ainsi à notre responsabilité
commune de proclamation, d'enseignement et d'action."
..." Dans le brouhaha actuel, la perte des repères et des valeurs,
un message doit être simple pour être audible. Il faut bien reconnaître
que cela nous crée des difficultés particulières, à nous protestants,
parce que nous tenons à l'expression de notre diversité, dans laquelle
il est important que chacun puisse faire entendre sa voix. Parce que
nous tenons à la justesse de notre expression, et que les choses sont
effectivement souvent plus complexes que des formules abruptes."
..." Pourtant, pour communiquer, il faut accepter de simplifier.
C'est une question technique, mais peut-être aussi une question de foi
: dans ce service de la communication avec l'autre, je crois qu'il s'agit
d'accepter d'être pauvre, de se dépouiller des richesses - ou prétendues
richesses - de nos pensées et de nos analyses, pour laisser de la place
à l'écoute, et à la réponse. N'est-ce pas ainsi que le Christ lui-même
a communiqué, avec quelques paraboles, quelques gestes forts, et quelques
adresses vives ?"
..." Pour moi, il y a essentiellement 3 questions qui nous sont
adressées par nos contemporains, qui attendent 3 protestations : Qui
est ton Dieu ? Comment vivre ? Que sera demain ? Permettez-moi de proposer
mes réponses : - Qui est Dieu ? Pour nous, Dieu est Père. Mon Dieu,
c'est l'ami des humains, celui que Jésus appelle Père."
..." Comment vivre ? Pour nous, la vraie vie, c'est le service.
Cela aussi, nous le recevons de Jésus. Le service, non pas comme un
esclavage subi en vue de je ne sais quelle revanche, non pas comme un
processus de purification pour gagner je ne sais quelle dignité, non
pas comme une obligation morale supérieure, mais simplement parce que
c'est là - et là seulement - qu'il peut y avoir dignité, bonheur, vie
pleine et vraie, connue et reconnue, dans tout ce que le service crée
de solidarité avec et pour les autres. La vraie vie est relation et
non possession."
..." Que sera demain ? Pour nous, l'avenir est à l'espérance. L'avenir,
nous ne le connaissons pas plus que les autres mais, dans nos interrogations
et nos doutes, nous recevons du Christ une Parole : c'est que, quoi
qu'il arrive, l'avenir est encore un temps devant Dieu, le temps où
règne le Christ Seigneur et Sauveur. Nous n'avons pas à avoir peur de
l'avenir. C'est pourquoi nous sommes des impénitents de l'espérance.
C'est pourquoi, fondés sur cette espérance, nous pouvons laisser dans
nos vies de la place pour l'attente, pour les étapes nécessaires à toute
construction, et même pour l'échec. Dieu est Père. La vie, c'est le
service. L'avenir est à l'espérance."
..."Dans la crise actuelle, nous sommes donc particulièrement interpellés,
théologiquement sur notre vision du monde et de la personne humaine,
humainement sur notre capacité à accueillir l'autre et à accompagner
les plus faibles, ecclésiologiquement sur notre manière de vivre l'Eglise
universelle."
..." Ne sommes-nous pas appelés, aujourd'hui plus qu'hier, à proposer
clairement, dans le débat avec nos contemporains, quels sont les gestes,
les conduites personnelles, les institutions sociales, et aussi les
limites acceptées à nos libertés personnelles qui peuvent être particulièrement
utiles à la construction d'une société vraiment fraternelle ? Il ne
s'agit pas d'en revenir à un rôle "prescriptif"."
Pour plus d'informations : Eglise
Réformée de France
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