15.05 - Russie : Le patriarche se fâche.
Et s'égare...dans le dernier
numéro du mensuel italien "Trenta Giorni", où le patriarche orthodoxe
de Moscou, Alexis II, lance une nouvelle attaque en direction du Vatican.
A ses yeux, en effet, la création récente des diocèses en Russie ne
favorisera en effet pas l'organisation éventuelle d'un voyage de Jean
Paul II. Ce geste est, au contraire, dit-il, un signe de prosélitysme.
Et donc "ces actions récentes du Saint-Siège n'auront pas une influence
positive sur la réalisation d'un voyage à Moscou du Pontife romain".
Il affirme tout d'abord : "Les paroisses et les diocèses orthodoxes
russes à l'étranger n'ont été créés que pour le soin pastoral des compatriotes
de notre même foi qui, par la volonté du destin, se sont retrouvés au-delà
des confins de la patrie. " Mais il ajoute, en oubliant les déportations
et les déplacements des Allemands luthériens de la Volga
et des Polonais catholiques en Sibérie : "les activités et les
motivations des structures catholiques sur le territoire canonique de
l'Eglise orthodoxe russe sont tournées vers des personnes qui, culturellement
et historiquement, sont enracinées dans l'orthodoxie et pour cette raison,
elles acquièrent une dimension directement prosélyte".
Et même quand il s'agit d'athées qui se convertissent à
la foi catholique : "Ces personnes appartiennent à la tradition culturelle
nationale orthodoxe"
SPuis il aborde la question des relations d'Eglise à Eglise.
Selon Alexis II, "les pressions exercées par certains politiciens ou
journalistes pour assouplir les positions du patriarcat sont des tendances
qui, par chance, ne sont pas dominantes dans l'opinion publique". "Dans
l'ensemble, la société est globalement insatisfaite et condamne la manière
dont le Vatican entretient ses relations avec l'Eglise orthodoxe russe".
"Cependant, poursuit-il, nos relations avec les catholiques ne se limitent
pas au niveau du dialogue interconfesionnel avec les services officiels
du Vatican", a précisé Alexis II qui affirme qu'il existe d'autres relations
qualitatives entretenues avec "les frères catholiques d'Italie, de France
et d'Allemagne".
Il a ainsi expliqué avoir reçu "de nombreuses lettres de prêtres, de
fidèles catholiques de ces pays qui appuient la position de l'Eglise
orthodoxe russe dans le conflit qui s'est ouvert". Pour lui, "tout cela
laisse espérer que la position de ces catholiques clairvoyants, fondée
sur la sympathie, la responsabilité et le respect réciproque, puisse
s'affirmer".
A quoi Mgr Kondrusiewicz réponde dans le quotidien italien "Corriere
della Sera" en date du 11 mai. "Nos oeuvres de charité elles-même deviennent
une forme de prosélytisme", en se demandant si l'Eglise catholique qui
aide quelques uns des millions d'enfants abandonnés "ferait mieux de
les laisser dans la rue dans un état de dégradation et de délinquence".
Dans une intervention faite en Bulgarie récemment,et que l'on
peut transposer pour l'Eglise en Russie, le patriarche Bartholomée
Ier nous aide à voir clair dans une telle situation qui prend
le ton de la polémique et non du dialogue de frères en
Christ. :"Si la communauté orthodoxe en Bulgarie est forte dans sa foi,
nous n'avons pas de quoi avoir peur – ni de la visite du pape, ni de
n'importe quelle autre personnalité non orthodoxe", a-t-il notamment
affirmé, avant d'ajouter : "Le rapprochement avec les catholiques ne
veut pas dire un recul pour les dogmes orthodoxes".
Pour plus d'informations : Service de
presse du Vatican
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