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22.05 - Jean Paul II : Deux jours en Azebaïdjan.

Rencontrant les représentants des principales religions du pays, ainsi que les représentants du monde de la politique, de la culture et des arts,Jean Paul II a appelé les hommes politiques de l'Azerbaïdjan à plus de "transparence" et "d'honnêteté".

Dans la soirée du mercredi 22 mai , Jean Paul II s'est adressé à chacune des catégories sociales présentes dans la grande salle de conférences du palais présidentiel. Près de 500 hommes ­ dont le président azéri, Heidar Aliyev - de toutes les religions avaient répondu présent au rendez-vous avec le chef de l'Eglise catholique. Une dizaine de femmes seulement ont assisté à la rencontre.

Le pape y a été accueilli par une ovation debout. Puis il a pronncé le discours dont nous donnons ici quelques passages.

..."De ce pays, qui a reconnu et qui reconnaît la tolérance comme valeur préliminaire de toute saine convivialité, nous voulons crier au monde: Non à la guerre faite au nom de Dieu! Non à la profanation de son saint Nom! Je suis venu en Azerbaïdjan comme ambassadeur de paix. Tant que je pourrai parler, je crierai: "La paix, au nom de Dieu!". Et si ce mot est repris par chacun, alors naîtra un chœur, une symphonie qui se communiquera aux esprits, qui éteindra la haine, qui désarmera les cœurs".

..."Félicitations à vous, hommes de l'Islam en Azerbaïdjan, car vous vous êtes ouverts à l'hospitalité, valeur si chère à votre religion et à votre peuple, et vous avez accepté les croyants des autres religions comme des frères. Félicitations à vous, juifs, qui avez maintenu avec courage et constance vos antiques coutumes de bon voisinage, enrichissant cette terre d'un apport profond et de grande valeur. Félicitations à vous, chrétiens, qui avez contribué de manière significative, surtout au temps de l'antique Église des Albans, à construire l'identité de cette terre".

..."Félicitations à toi en particulier, Église orthodoxe, témoin du Dieu ami des hommes, chant élevé à sa Beauté. Lorsque s'est déchaînée la fureur de l'athéisme sur cette région, tu as accueilli les fils de l'Église catholique dépouillés de leurs lieux de culte et de leurs pasteurs, et tu les as mis en contact avec le Christ par la grâce des saints Sacrements".

... "À vous, témoins de la culture et des arts, je dis: la beauté, vous le savez, est lumière de l'esprit. Lorsque l'âme est sereine et réconciliée, lorsqu'elle vit en harmonie avec Dieu et avec l'univers, il émane d'elle une lumière qui est déjà beauté. La sainteté n'est que plénitude de beauté en ce qu'elle reflète, comme elle le sait et comme elle le peut, la beauté suprême du Créateur. C'est encore votre poète Nizami qui écrit: "Les intelligents sont ces anges qui ont homme pour nom. L'intelligence est une chose merveilleuse" (Les sept effigies)."

..." Chers amis, représentants de la culture et des arts, redonnez à ceux qui vous approchent le goût de la beauté. Comme nous l'enseignent les Anciens, le beau, le vrai et le bon sont unis par un lien indissociable... Que sur cette terre aucun de ceux qui se sont consacrés à la culture et aux arts ne se sente inutile ou méprisé. Sa contribution est essentielle pour l'avenir du peuple azéri. Si l'on marginalise la culture, si l'on néglige ou si l'on méprise les arts, on met en danger la survivance même d'une civilisation, car on empêche alors la transmission des valeurs qui constituent l'identité profonde d'un peuple."

... "Et je m'adresse maintenant à vous, hommes et femmes engagés dans la politique. Votre activité spécifique est un service du bien commun, une promotion du droit et de la justice, une garantie de la liberté et de la prospérité pour tous. Mais la politique est aussi un domaine hérissé de périls. La recherche égoïste d'intérêts personnels risque facilement de s'imposer à vous au détriment de l'engagement nécessaire en faveur du bien commun. Le grand Nizami nous avertit: "Ne mange pas devant ceux qui ont faim, ou, si tu le fais, invite-les tous à table" (Les sept effigies).


Après l´échange des discours, Jean Paul II a échangé quelques mots à bâtons rompus avec le président, avec l´aide du traducteur, du polonais au russe, provoquant à nouveau les applaudissements de la salle.

Les jeunes ont ensuite offert au pape un concert alternant la musique classique (Gloria, Ave Maria), et musique locale, grâce à de jeunes chanteurs exceptionnels -un soliste puis un groupe vocal- interprétant des mélopées en s´accompagnant du tambourin: un hymne à la paix. Attention délicate, un morceau de bravoure dû à un compatriote du pape a été exécuté par une jeune élève du conservatoire de Bakou: le concerto pour violon du compositeur polonais Henryk Wieniawski (1835-80).

Pour plus d'informations : Service de presse du Vatican

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