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01.06.02 - On en parle sans assez les soutenir.

Les médias? On parle beaucoup de leur importance, "mais on risque trop peu lorsqu'il s'agit de les soutenir et de les qualifier".

Dans le dernier numéro de "Mondo e Missione" (Monde et Mission), le mensuel du PIME, le P. Bernardo Cervellera, qui a été jusqu'au 30 avril dernier le directeur de "Fides", l'agence de presse de la Congrégation pour l'Évangélisation des Peuples, a donné son expérience, après cinq années à la direction de "Fides", ainsi que du rôle que joue ce moyen de communication au sein de l'Église.

Les bons résultats, en termes de quantité et de qualité des nouvelles, sont dus au fait d'être parvenus à instaurer un "contact vital avec les Églises locales". En outre, l'utilisation régulière d'Internet et du courrier électronique pour la diffusion du bulletin "a été une révolution. D'un bulletin officiel somnolent, on est passé à une couverture de nouvelles qui s'étend à toute la journée".

Le fait de passer d'un hebdomadaire en papier à une agence diffusée à travers un moyen électronique, "nous a permis d'entrer dans le circuit des médias d'une façon nouvelle.

Malheureusement, l'information du Vatican et de l'Église en général est trop emphatique et hors du temps par rapport aux rythmes des médias, qui soulignent fortement la dimension actuelle et, souvent, aident à prendre connaissance d'un événement au moment même où il se produit.

Si l'Église vise à une évangélisation intégrale, elle doit acquérir cette mentalité. Quand la "Veritatis splendor" sortit, dit-il, je m'en souviens, j'étais à Hong Kong, avant que le texte ne fut disponible, les journaux publièrent des articles durs, en "étiquetant" en fait le texte et la position du Pape, sans même connaître les contenus".

Quant aux prétendues difficultés avec la diplomatie vaticane et même avec les services romains, le P. Cervellera coupe court. "Pour certaines questions, il a été permis à Fides d'affirmer ce que la diplomatie ne pouvait pas dire à ce moment-là. Enfin, je voudrais rappeler que Fides a souvent offert un matériel précieux à la diplomatie du Vatican, utile pour faire un discernement encore plus approfondi en vue de son intervention. Je pense au cas de Mgr Misago ou à l'intervention des évêques du Timor-Oriental".

"La réalité ecclésiale bien que caractérisée par la diversité des problématiques", porte à comprendre "qu'il n'existe aucune situation où Jésus-Christ ne peut être présent à travers les chrétiens qui témoignent que la foi est ce qui donne un sens et la pleine dignité à leur humanité, et c'est également la première ressource sur laquelle il faut compter pour transformer la société.

L'Église est missionnaire et la mission est une présence affectueuse dans la vie des gens. En ce qui concerne les potentialités de communication de l'Internet, "un changement de mentalité reste encore à faire. Hélas! tant de publications ecclésiales sont encore autoréférentielles. Le catholique qui fait de l'information doit s'unir au monde, pénétrer la mentalité d'aujourd'hui, à travers des langages adéquats permettant de faire entrer les gens dans le vif des questions.

Et de soutenir cet important point de vue : on pense souvent que l'identité est 'sauvée' grâce à l'affirmation des principes, alors qu'il faudrait la confronter à des situations concrètes". "Je trouve - conclut-il - que l'on prêche encore beaucoup sur les médias, sur leur contribution à l'évangélisation, sur leur importance, etc. Mais on fait bien peu de choses pour les soutenir et les qualifier".

Pour plus d'informations : Agence VID

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