14.06.02 - France : L'Eglise Réformée
et l'homosexualité.
L'Eglise évangélique
luthérienne et l'Eglise Réformée de France commencent
une réflexion commune sur la possibilité de bénédiction pour les couples
homosexuels et sur l'accès au ministère de pasteurs de personnes revendiquant
ouvertement leur homosexualité.
Qualifiées de "délicates", ces deux questions ne devraient pas donner
lieu à des décisions avant 2005. "Ces questions sont apparues en même
temps dans nos Eglises. En débattre ensemble nous permet de prendre
la distance nécessaire", explique Denis Heller, président de la Commission
des ministères (CDM) de l'Eglise réformée de France (ERF), instance
qui se prononce sur les candidatures au pastorat. "L'homosexualité est
un sujet passionnel et délicat", dit-il.
Les luthériens et les réformés français ont donc décidé d'avancer prudemment
et de prendre le temps de la réflexion programmée jusqu'à 2005. "Les
Eglises ont un peu peur de leur base". A l'automne prochain, un dossier
comprenant rapports et réflexions sera transmis aux paroisses, invitées
à débattre de ces questions. En 2003, le Conseil permanent luthéro-réformé
(CPLR) examinera les réactions.
Puis la discussion aura lieu, en 2004 et 2005, aux niveaux régional
et national, afin de permettre aux Eglises d'arrêter leurs décisions.
Plusieurs facteurs ont conduit les principales dénominations protestantes
en France à ouvrir le dossier de l'homosexualité. Depuis l'adoption
en novembre 1989 du Pacs (Pacte civil de solidarité), la loi ouvre la
possibilité d'une reconnaissance juridique pour les couples homosexuels.
Comme conséquence de cette nouvelle "visibilité" sociale, les paroisses
protestantes enregistrent aujourd'hui des demandes de bénédictions de
couples homosexuels, "pacsés" ou non. Actuellement, les pasteurs proposent
un accueil, voire une cérémonie privée.
De vifs débats avaient eu lieu avant l'instauration du Pacs, les Eglises
luthérienne et réformée avaient adoptant une position plutôt nuancée.
Si elles reconnaissaient la nécessité d'une non-discrimination en terme
de droits pour les couples homosexuels par exemple pour les baux de
location, la fiscalité ou la transmission de patrimoine et le besoin
de reconnaissance sociale, elles avaient clairement affirmé que le Pacs
ne devait pas conduire à l'autorisation d'adopter des enfants pour les
couples homosexuels.
Pour plus d'informations : Agence ENI
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