20.07.02 - Sénégal : L'enseignement
religieux à l'école.
L'enseignement religieux sera introduit
pour la première fois au Sénégal dans le système éducatif du pays dès
la rentrée scolaire prochaine, en octobre 2002. Les musulmans s'en félicitent,
les chrétiens sont réticents.
Cette éducation religieuse concerne l'islam, majoritaire à 96% sur 10
millions d'habitants, et le christianisme, environ 3,5%. Cette innovation
pédagogique vise à prendre compte la "forte demande sociale en matière
d'éducation religieuse".
Elle permettra, d'une part, de lutter contre l'intolérance confessionnelle,
considérée "principalement comme étant le fait de ceux qui n'ont
pas reçu une bonne formation religieuse", et de l'autre de relever le
taux de scolarisation des enfants du pays. Le taux brut de scolarisation
est de 69,5% au Sénégal.
Chez les musulmans en effet, de nombreuses familles sont encore réticentes
à envoyer leurs enfants à l'école, préférant souvent les envoyer chez
des marabouts ou des maîtres d'enseignement coranique. Le Sénégal compte
un nombre indéterminé d'écoles coraniques de fortunes, créées de façon
informelle et anarchique un peu partout dans les quartiers des villes
et grands centres urbains.
Même si Lamine Fall, secrétaire chargé de l'information de l'Association
des Maîtres d'Ecoles Coraniques du Sénégal s'est félicité de l'initiative,
il a cependant mis en garde le gouvernement contre toute tentative de
remplacer les écoles d'enseignement du Coran par le système d'enseignement
religieux à l'école.
Les Eglises sont divisées dans leurs réactions. Les unes
pensent qu'il fallait aborder la question de l'éducation religieuse
dans un cadre global, en évitant toute confusion confessionnelle. D'autres
y sont totalement opposées, craignant que ce soit une manière
détournée d'enseignement le Coran aux jeunes chrétiens.
Pour plus d'informations : Agence Misna
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