02.08.02 - Mexique
: Les temps ont bien changé.
Lors de son premier voyage, le pape
avait été salué du titre de "monsieur",
sans aucune autre référence à sa personnalité
religieuse. Au terme du cinquième voyage, le président
est monté dans la "papamobile" pour bavarder avec Jean-Paul
II, au moment où il allait remonter dans l'avion.
En baisant publiquement l'anneau du pêcheur du pape Jean-Paul II, lors
de la cérémonie de bienvenue à l'aéroport de Mexico le 30 juillet au
soir, le président Vicente Fox avait brisé un tabou séculaire : les
personnalités politiques ne devaient pas manifester leur foi.
A la veille du départ, le président mexicain Vicente Fox avait
eu une rencontre privée avec le pape. Au cours de cette rencontre, qui
a duré une vingtaine de minutes, Vicente Fox et le Saint Père "ont évoqué
certains aspects de la situation nationale et internationale dont la
situation des indigènes et des émigrés, la pauvreté, la marginalisation
et le développement des micro-régions", précise un communiqué de la
présidence de la République.
Au Mexique, sur environ 100 millions d'habitants, 40 millions vivent
dans une situation de pauvreté ou de marginalisation. On estime qu'il
y a un peu plus de 10 millions d'Indigènes. Le communiqué ajoute que
"le président Fox a reconnu le travail et l'engagement de Sa Sainteté
le pape Jean-Paul II dans la construction d'un monde nouveau de paix
et d'harmonie".
Les gestes significatifs du président Fox sont tout en contraste
avec l'attitude protocolaire, bien qu'amicale, des huit chefs d'Etat
d'Amérique centrale, présents au Guatemala, venus pour saluer Jean-Paul
II et assister à la canonisation de San Pedro.
La communauté catholique du Mexique, deuxième du monde en chiffres,
n'a en effet joui d'aucune reconnaissance juridique pendant la majeure
partie du XXe siècle. Les prêtres catholiques, en particulier, étaient
privés de la plupart des droits civils. Cette situation paradoxale était
un héritage de la Constitution et des lois promulguées à la fin des
années 1910-1930, déchaînant des persécutions sanglantes, comme en témoignent
les martyrs canonisés le 21 mai 2000.
Pendant plus de 70 ans, le pays a été sous le pouvoir du Parti révolutionnaire
institutionnel (PRI), parti maçonnique, et les présidents mexicains
interdisaient toute manifestation publique de la foi, considérant que
cela aurait constitué une violation de la séparation de l'Eglise et
de l'Etat. Mais dans ce pays à la tradition étatiste laïciste depuis
la Révolution mexicaine de 1910 et la politique anticléricale de Plutarco
Calles dans les années 1920, la presque totalité de la population
est restée profondément chrétienne.
Pour plus d'informations : Service de
presse du Vatican
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