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02.08.02 - La canonisation de Juan Diego.

La canonisation de l'Indio Juan Diego, le célèbre indien auquel la Vierge métisse de Guadalupe est apparue en 1531, a été perçue comme geste fortement symbolique attendu depuis longtemps par le peuple mexicain, composé de 10% d'Indiens descendants des Aztèques et des Mayas.

Tôt dès le matin de ce 31 juillet, des milliers d'entre eux s'étaient retrouvés le long du parcours que devait prendre la papamobile, de la nonciature apostolique au sanctuaire Notre-Dame de Guadalupe, où s'est déroulée la messe. D'autres, ayant pu se procurer des billets d'entrée, épuisés plusieurs semaines avant la venue du pape, ont eu la chance de pouvoir se retrouver à l'intérieur de la nouvelle basilique, qui contient près de 12.000 places.

La basilique comble, et le parvis envahi de centaines de milliers de fidèles, ne représentaient qu'une faible partie des millions de fidèles accourus à Mexico pour participer à l'événement : la seule population de la ville représente 20 millions de personnes. Mais beaucoup étaient venus de loin, de nuit, après de longues marches, pour être là, et "voir le pape".

Plusieurs délégations d'Indiens en tenues traditionnelles, avec les célèbres sombreros ou encore les superbes coiffes de plume multicolores étaient présentes aux premiers rangs. Plusieurs milliers d'entre eux se trouvaient à l'intérieur et aux abords de la basilique.

Immédiatement après que Jean Paul II ait prononcé les traditionnelles paroles proclamant saint Juan Diego, deux Indiens en grande tenue sont apparus de part et d'autre du podium, au son de cornes et de 'maracas' qu'avaient apportées de nombreux Mexicains présents dans la basilique. D'autres Indiens sont alors entrés par le fond en dansant, portant une représentation du nouveau saint, sur un cadre en bois de deux mètres sur trois.

Au même instant, des bouts de papiers rouges ont été lâchés du plafond, symbolisant les roses portées par Juan Diego à son évêque, le 12 décembre 1531, à la demande de la Vierge métisse qui l'avait visité à plusieurs reprises. C'est à ce moment qu'est apparue l'image de Notre-Dame de Guadalupe, célèbre dans le monde entier, imprimée miraculeusement sur la cape de Juan Diego. Ce morceau de tissu est toujours conservé dans la basilique mexicaine.

Dans son homélie, Jean Paul a souligné toute la signification d'une telle canonisation :"Frères et sours bien-aimés de toutes les ethnies du Mexique et d'Amérique, disait le pape dans son homélie, au pied de l'image de la Vierge de Guadalupe avec ses traits de jeune métisse, de "Morenita", en exaltant aujourd'hui la figure de l'Indien Juan Diego, je désire vous exprimer à tous la proximité de l'Eglise et du pape, en vous embrassant avec affection, et en vous exhortant à surmonter avec espérance les difficiles situations que vous traversez".

..." De cette façon, il a facilité la rencontre féconde de deux mondes et il est devenu le protagoniste de la nouvelle identité mexicaine, intimement unie à la Vierge de Guadalupe, dont le visage métisse exprime la maternité spirituelle qui embrasse tous les Mexicains. A travers lui, le témoignage de sa vie doit continuer à donner vigueur à la construction de la nation mexicaine, à promouvoir le fraternité entre tous ses enfants, et à favoriser toujours davantage la réconciliation du Mexique avec ses origines, ses valeurs et ses traditions".

A l'issue de la cérémonie, Jean Paul II est retourné à la nonciature apostolique de Mexico, acclamé par les Mexicains disséminés sur les 20 kilomètres de trajet.

Pour plus d'informations : Service de presse du Vatican

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