06.08.02 - Sénégal : L'Etat
doit rester neutre.
Le président Abdoulaye Wade,
chef de l'Etat du Sénégal, a exprimé sa neutralité dans les affaires
religieuses de son pays le 31 juillet lors du Congrès de l'Association
des imams et oulémas du Sénégal (AIOIS).
Nettement moins nuancés, les imams en appellaient à un islam plus ferme
et réclamaient une application plus stricte de l'islam dans le pays.
En réponse, le président a souligné qu'il est à "égale
distance de l'islam et du christianisme." Ces deux religions sont les
principales confessions du Sénégal.
Il en a profité pour préciser les contours du futur programme d'enseignement
religieux à l'école, qui avait été annoncé il y a deux semaines par
son ministre de l'éducation nationale, Moustapha Sourang. "Il faut distinguer
l'enseignement religieux de l'enseignement coranique", a-t-il dit à
ce sujet.
Selon lui, l'enseignement religieux doit être accessible à tous. Quant
à l'enseignement coranique, il sera dispensé à titre facultatif aux
enfants des écoles, du fait que le pays est à dominante musulmane.
Le congrès de l'AIOS est le premier du genre depuis une dizaine d'années.
Les quelque 300 dignitaires musulmans du pays qui y ont participé, ont
réitéré, à la fin de leurs travaux, leur opposition au port des vêtements
indécents par les femmes. Ils ont dénoncé "cette nudité affichée quotidiennement
dans les rues". Ils ont aussi condamné l'organisation de spectacles
pour l'élection de Miss Sénégal, ainsi que la pratique de l'homosexualité.
Les imams et leaders musulmans sénégalais ont également lancé un appel
aux musulmans de leur pays et d'ailleurs, pour le respect des enseignements
et des principes islamiques : éducation religieuse, bonnes habitudes
et valeurs spirituelles, entre autres. Ils ont estimé que "la dignité
d'une nation dépend de sa bonne moralité" et ont demandé à leur Etat
de les aider à une meilleure vulgarisation de l'enseignement islamique,
à la prédication et à une bonne éducation des enfants, tant dans les
foyers qu'à l'école.
Sur un autre plan, les imams et oulémas sénégalais ont considéré la
pauvreté comme ennemi de l'homme et la cause de toutes les maladies.
Concernant les médias, ils ont suggéré la redynamisation des activités
de la commission de censure. Cette commission est chargée de visionner
tous les films et d'écouter les enregistrements sonores. Elle est en
veilleuse depuis très longtemps.
Au plan international ils ont condamné la politique israélienne dans
les territoires occupés. A cet égard, ils ont appelé la communauté internationale
à ouvrer pour la paix et la stabilité dans la région, en appliquant
les résolutions allant dans le sens d'un Etat palestinien indépendant
et les droits inaliénables du peuple palestinien.
Pour plus d'informations : Agence Misna
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