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06.08.02 - Russie : Peut-on accepter cet échec ?

"Les actions de l'Eglise catholique montrent son intention d'étendre son influence vers l'Est." Et le patriarcat de Moscou d'en conclure :"Cela ne peut que susciter la méfiance et accroître la distance qui sépare nos Eglises."

Ce point de vue que répète à maintes reprises la patriarche Alexis II, et en écho plusieurs hauts dignitaires de l'Eglise russe, s'appuie sur une position intangible à ses yeux. La conversion des personnes devenues étrangères à toute tradition religieuses après soixante-dix ans d'athéisme, ne peut être qu'orthodoxe. "Ils appartiennent à l'orthodoxie par tradition culturelle et nationale." Ils sont russes, ils doivent être orthodoxes.

Que l'Eglise catholique romaine se préoccupe des fidèles d'origine polonaise ou allemande, c'est son droit. Mais qu'un russe veuille devenir catholique romain relève d'un prosélytisme déplacé. Cet athée n'est pas libre de la conversion chrétienne à laquelle il se sent appelé dans l'Eglise catholique.

"Ces faits non seulement compliquent le dialogue avec le Vatican et ses structures ecclésiales en Russie, mais aussi le condamnent à l'échec."

On est loin du dialogue que le patriarche oecuménique disait avoir été instauré en 1975, lorsque le pape Paul VI, dans la chpelle Sixtine, à l'annonce du dialogue théologique qui s'ouvrait entre les deux Eglises, fit un geste qui stupéfia toute l'assistance. Il s'agenouilla devant le représentant de l'Eglise orthodoxe, le métropolite Méliton de Chalcédoine, et lui baisa les pieds.

"Nous étions bien au-delà des paroles. Nous étions dans la logique même du Logos. Dans le Royaume de Dieu, celui qui est le premier doit se faire le plus petit de tous et devenir serviteur de tous." Et le patriarche Dimitrios Ier d'ajouter. "Il n'est pas possible qu'un homme, chrétien ou non, et surtout nous-même en tant que patriarche oecuménique, n'apprécie pas profondément le geste spontané, sans précédent dans l'histoire de l'Eglise, de Sa Sainteté le Pape Paul VI qui, au moment de la célébration eucharistique, s'est prosterné pour baiser les pieds de notre représentant, conscient qu'en ce moiment, le métyropolité représentait l'Orthodoxie toute entière."

..." Par cet acte, notre frère vénéré et bien-aimé, le Pape de Rome Paul VI, a surpassé le Pape et à prouvé à l'Eglise et au monde entier ce qu'il est et ce qu'il peut être : l'Evêque chrétien et surtout le premier Evêque de la chrétienté, l'Evêque de Rome, à savoir une puissance réconciliatrice et unificatrice de l'Eglise et du monde."


Pour plus d'informations : Service orthodoxe de presse

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