14.08.02 - Russie : C'est une mesure normale
Selon des informations du quotidien italien "Avvenire", le
président Poutine a certifié que le non renouvellement de visa est une
"mesure normale adoptée par un Etat souverain à l'encontre de citoyens
étrangers singuliers."
Dans un langage diplomatique, il signifie qu'il ne veut pas prendre
partie sur les refus qu'ont essuyés plusieurs prêtres catholiques
ces derniers temps. Jean Paul II lui-même est intervenu à
ce sujet par le truchement de la voie diplomatique officielle. Le président
de Russie Valdimir Poutine, en réponse à la lettre du pape Jean Paul
II envoyée le 8 mai, assure ainsi que les retraits de visa de Mgr Jerzy
Mazur et du Père Stefano Caprio "ne sont pas le fruit d'une campagne
fomentée contre l'Eglise catholique".
Pour le président Poutine, le non renouvellement de visa est une "mesure
normale adoptée par un Etat souverain à l'encontre de citoyens étrangers
singuliers". Il ne s'agit donc pas d'une "campagne contre l'Eglise catholique",
selon les propos du président russe, repris dans l'édition du 11 août
du quotidien italien "Avvenire".
Dans un entretien avec "Avvenire", le Père Caprio est optimiste et se
déclare "plein d'espoir" concernant son retour en Russie. Il estime
qu'il existe une "recommandation au dialogue", et qu'il s'agît plus
de questions culturelles et politiques que religieuses.
Par contre, Mgr Tadeusz Kondrusiewicz estime que le non renouvellement
de visa du Père Krajnak est "un pas très grave, qui ne fait que confirmer
nos difficultés". Toutefois, il estime qu'il y a encore une "place pour
le dialogue", tout en précisant qu'il doit être mené avec "sagesse et
patience".
A l'inverse, l'archiprêtre Vsevolod Chaplin, collaborateur au département
des relations extérieures de l'Eglise orthodoxe russe, avait même parlé
de "guerre déclarée" dans un article de la "Rossiskay Gazeta" du 5 juillet.
Mais, il modère son propos quand il s'agit "du front de
la solidarité" puisqu'il admet que, dans ce domaine, "la
coopération avec l'Eglise catholique serait la juste chose à faire"
à condition qu'elles soient "empreintes d'impartialité", c'est-à-dire
qu'il ne faut pas confondre oeuvres sociales et "rééducation" au catholicisme.
Rappelons une information que nous avons donnée récemment.
Les refus de visa ne sont pas que pour les catholiques. Trois imams
de nationalité turque, qui avaient ouvert une école pour orphelins et
enfants dans le besoin en République de Bachkirie, se sont vu accusé,
dans une nouvelle de l'agence ITAR- TASS, "d'endoctriner un esprit anti-russe".
Leur permis de séjour leur a été refusé, alors qu'ils avaient conclu
avec la ville d'Oktjabrskij un bail de 20 ans pour la location de leur
école.
Pour plus d'informations : Agence KNA
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