12.08.02 - Avec une virulence sans précédent.
Evoquant une "souffrance" personnelle
face au bain de sang sur la Terre Sainte, Jean Paul II s'est livré dimanche
à une dénonciation des plus virulentes de la violence au Proche-Orient,
lors de l'Angélus, devant les pèlerins dans sa résidence d'été
à Castel Gandolfo.
Affaissé dans son fauteuil, le pape manquait parfois de souffle pour
faire son discours, mais il a rassemblé toute sa force dans sa
voix pour prononcer un discours puissant, l'une de ses condamnations
les plus retentissantes des massacres, de la peur et des difficultés
qui sont le sort quotidien des Israéliens et Palestiniens.
Déplorant la situation des Palestiniens soumis à une "punition collective"
et celle des Israéliens soumis à une peur journalière d'attaques terroristes,
il a lancé : "Quand est-ce que l'on apprendra que la coexistence
entre Israéliens et Palestiniens ne peut résulter des armes? Ni les
attaques, ni les murs de séparation, ni la riposte n'ouvriront jamais
la voie à une solution juste au conflit en cours."
"Le pape souffre avec ceux qui pleurent leurs morts et les destructions",
a-t-il poursuivi, ajoutant qu'il se sent "proche, avant tout, des nombreux
innocents qui payent le prix d'une telle violence." Jean Paul II a rendu
hommage aux souffrances des deux peuples durant les décennies passées:
aux Palestiniens "expulsés de leurs propres terres, ou forcés, ces derniers
temps, de vivre un état de siège permanent, (étant) pratiquement l'objet
d'une punition collective", et aux Israéliens, "qui vivent dans la peur
quotidienne d'être la cible d'attaquants anonymes".
Au sujet des rassemblements des musulmans empêchés de se
rendre dans les mosquées les vendredis, le pape a condamné le "couvre-feu
rigide, le jour de la prière hebdomadaire, (qui) empêche les croyants
de se rendre dans leurs lieux de culte", estimant qu'il s'agit là d'une
"violation d'un droit fondamental, celui de la liberté de culte".
En conclusion, le souverain pontife a lancé un appel aux dirigeants
palestiniens et israéliens à entamer des "négociations loyales", et
demandé à la communauté internationale de travailler avec plus de détermination
pour "être présent sur le territoire, offrir une médiation pour créer
les conditions d'un dialogue fructueux".
Pour plus d'informations : Service de
presse du Vatican
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