18.08.02 - Liberté et responsabilités.
Devant trois millions de fidèles massés
pour la plus grande messe en plein air jamais célébrée dans le pays,
le pape Jean Paul II a prévenu les Polonais des dangers posés par "la
liberté sans responsabilité".
Il a exhorté ses compatriotes à ne pas séparer leur foi de la politique.
"Alors que la propagande bruyante du libéralisme, de la liberté sans
une vraie responsabilité devient de plus en plus forte dans notre pays,
les pasteurs de l'Eglise ne doivent pas oublier de proclamer la seule
philosophie inébranlable de la liberté qui est la vérité de la croix
du Christ".
Jean Paul II est considéré par les Polonais comme une référence morale
et son message touche une nation, opprimée durant des décennies
par le matérialisme et aujourd'hui malmenée par le système capitaliste
qui a créé des disparités économiques et sociales, qui ne cessent d'augmenter.
A première vue, ces paroles paraissent apporter de l'eau au moulin
des catholiques conservateurs qui considèrent que les décisions politiques
sur des questions nécessaires à l'intégration de la Pologne dans l'Union
européenne, comme la libéralisation de l'avortement, transformeraient
trop la société.
Evoquant les menaces des temps présents en général, le souverain pontife
a déploré que l'homme moderne vive souvent "comme si Dieu n'existait
pas", en allusion aux manipulations génétiques et à l'euthanasie. "Il
s'attribue le droit du créateur d'interférer sur le mystère de la vie
humaine. Il souhaite déterminer la vie humaine par les manipulations
génétiques et établir les limites de la mort",
Il tente de différentes manières de faire taire la voix de Dieu dans
le cour des hommes; il veut faire de Dieu le "grand absent" dans la
culture et dans la conscience des peuples". L'homme vit alors dans "la
peur du futur, du vide, de la souffrance, de l'anéantissement", a ajouté
le pape. "C'est peut-être justement pour cela qu'on a l'impression que
le Christ est entré dans notre époque, à travers le témoignage d'une
humble religieuse, pour indiquer clairement la source du soulagement
et de l'espérance qui se trouve dans la miséricorde éternelle de Dieu."
Et le pape a invité ses compatriotes non pas à se lamenter
inutilement en retournant à un passé révolu. Il
les a invités à une charité créative, à
regarder le Christ en face et à traduire son regard dans le regard
que chaque fidèle doit porter sur ses frères, sur les
enfants, sur les pauvres, sur les chômeurs.
Il a même fait appel au sens missionnaire et au sens humanitaire
de tout chrétien, vis-à-vis de l'Afrique et des pays divisés
par les guerres intérieures. Il a d'ailleurs repris ces thèmes
lors de son homélie qui accompagnait la cérémonie
des béatifications. Ces quatre nouveaux bienheureux sont chacun
le témoignage que l'amour et la miséricorde bâtissent
l'avenir.
Pour plus d'informations : Service de
presse du Vatican
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