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21.08.02 - France : Les sans-papiers de Saint Denis.

130 "sans-papiers" du nord de la région parisienne ont engagé un opération de protestation en occupant le samedi 17 août la basilique de Saint Denis.

Actuellement, ce département de la Seine-Saint-Denis compte plus de 25.000 "sans papiers" pour la plupart Algériens. Ils veulent être pris en compte par les autorités et par l'opinion publique, pour faire avancer leurs dossiers et pour être régularisés. Cette occupation s'est faite avec l'accord de l'évêque et du curé de la paroisse.

Le dimanche, durant la messe, le père Bernard Berger en a parlé : "J'ai rédigé un sermon pour les sans-papiers que j'ai lu pendant la messe. Notre porte leur est ouverte sans condition et ce serait une honte et un scandale de ne pas répondre à cet appel", explique-t-il. "Tout se passe bien pour l'instant malgré ces agitations ponctuelles liées aux visites. Je me prépare aussi à répondre aux personnes mécontentes : plusieurs fidèles m'ont déjà fait part de leur indignation et les gens satisfaits ne le font pas assez savoir. C'est la troisième fois que nous les accueillons, poursuit-il. Une centaine d'entre eux a dormi ici et nous n'avons pas posé de limitation de durée".

Après cette prmière occupation, les sans-papiers ont quitté la basilique et sont désormais installés dans les locaux de la paroisse, avec l'accord des autorités religieuses.

Des soutiens, surtout de gauche, ne cessent d'affluer. La première visite, mardi après-midi, a été celle de Marie-George Buffet, secrétaire nationale du Parti communiste, pour un passage éclair "de soutien".

Peu après, Olivier Besancenot et Alain Krivine, porte-parole de la Lligue Communiste Révolutionnaire, ont fait leur entrée, affirmant que "les sans-papiers reflètent un problème politique et non d'intégration". "C'est la première mobilisation depuis l'arrivée du gouvernement Raffarin, ce mouvement a l'intérêt de reposer le problème des sans-papiers, occulté par la gauche pendant ces derniers mois", a déclaré à l'AFP Alain Krivine.

Quelques minutes plus tard, Mgr Jacques Gaillot rejoint le groupe réuni dans la basilique. "Je suis venu donner mon soutien pour qu'ils soient régularisés. L'Eglise est dans son rôle quand elle accueille les sans-papiers et quand on lutte ensemble, on gagne souvent", dit-il après avoir serré la main du père Bernard Berger, curé de la basilique.

Parmi les sans-papiers, il y a des demandeurs d'asile déboutés, des immigrés depuis de longues années en France ou des parents d'enfants français. La majorité d'entre eux est néanmoins originaire d'Algérie et dit souffrir du sort réservé aux Algériens car des accords entre les deux pays demandent parfois jusqu'à quinze années de preuve de présence en France pour accorder des titres de séjour.

Pour plus d'informations : Diocèse de Saint Denis

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