31.08.02 - Ouganda : Ce serait un malentendu.
La libération du directeur de l'agence
missionnaire MISNA et de ses deux confrères comboniens a eu lieu 24
heures après une arrestation qui fut un "enfer" à
l'occasion d'un "malentendu".
L'arrestation le 28 août du Père Giulo Albanese, et de deux de ses confrères
comboniens par l'armée ougandaise "est incident, dû à une mauvaise communication
interne au sein de l'armée". Ces propos du Père Albanese, libéré le
29 au soir avec les Pères Tarcisio Pazzaglia et Carlos Rodriguez Soto,
témoignent d'une volonté, malgré les mauvais traitements reçus, de persévérer
dans l'élaboration d'un dialogue de paix entre l'Etat ougandais et les
rebelles du LRA.
Les trois religieux, qui s'étaient rendus mercredi dans une localité
secrète de la zone de Kitgum pour y rencontrer une délégation de rebelles
de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA), ont été surpris par une
irruption de militaires et se sont retrouvés au beau milieu d'un affrontement
armé.
"Une pluie de balles, de grenades, de roquettes et de projectiles en
tous genres", raconte le Père Albanese. Les missionnaires ont alors
été emmenés et emprisonnés. "Six heures de marche sans une goutte d'eau,
puis dévêtus et enfermé dans une baraque avec perpétuellement la sensation
que les militaires ougandais pouvaient nous éliminer d'un moment à l'autre."
Ce n'est que 24 heures plus tard, que les trois religieux comboniens
ont été relâchés, le temps pour l'état major de l'armée
ougandaise d'apprendre que la rencontre des religieux avec les rebelles
avait reçu l'aval des autorités militaires locales.
Malgré cette épreuve, les Pères sont unanimes dans leur volonté de poursuivre
leur efforts pour instaurer un dialogue de paix entre la LRA et l'Etat
ougandais. "A présent, disent-ils, nombreux sont ceux qui doutent
de la possibilité de faire décoller les négociations de paix. C'est
plus que jamais le moment d'insister et d'accepter de prendre quelques
risques, pour que parte vraiment ce processus".
Les trois prêtres se sont expliqués avec les autorités militaires. "Un
entretien très positif" selon Père Carlos, qui ne croit pas que l'opération
de soldats a caché une tentative de saboter les efforts de médiation
accomplis par l'Eglise.
L'archevêque de Gulu (nord de l'Ouganda), Mgr John Baptist Odama remarque
également que "L'important dans cette histoire, c'est que cette affaire
se soit résolue et que le dialogue dans le nord de l'Ouganda puisse
poursuivre son parcours, pour donner un peu de paix à cette terre ravagée".
Pour plus d'informations : Agence Misna
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