Infocatho



14.09.02 - France : Transfusée contre son gré.

Les Témoins de Jéhovah refusent toute transfusion sanguin de qui ne soit pas de son propre sang. Cela peut aller à refuser des soins pour des enfants, au risque de leur mort.

Or le tribunal administratif de Lille en date du 25 août a donné raison à une femme transfusée contre son gré à l'hôpital de Valenciennes (Nord). Cette ordonnance d'un tribunal a soulevé la réprobation du collège national des gynécologues et obstétriciens Français (CNGOF) - qui regroupe la majorité de ces médecins. Ils se disent "alarmés" par cette ordonnance du tribunal administratif de Lille.

"Une récente étude américaine montre qu'en l'absence de transfusion, le risque de décès maternel est multiplié par 44 chez les femmes témoins de Jéhovah et nous ne voulons pas être complices de cette forme d'euthanasie passive", explique le Pr Bruno Carbonne, secrétaire général de ce collège.

"Le recours aux transfusions sanguines est devenu extrêmement rare en France depuis le procès du sang contaminé (...) mais il persiste des situations où la transfusion reste le seul recours pour éviter le décès de la patiente", a-t-il affirmé. "Comment imaginer que, même muni de documents attestant le refus de la transfusion, un médecin assiste au décès d'une jeune femme qui vient de donner naissance à un enfant, sans avoir recours à tous les moyens dont il dispose", s'interroge encore le gynécologue.

Le centre hospitalier de Valenciennes a annoncé son intention de faire appel de la décision du tribunal administratif.

Cette ordonnance s'appuie sur une législation du ministre de la Santé du précédent gouvernement socialiste, le Dr Bernard Kouchner, qui ne prévoit la transfusion que lorsque le malade a perdu conscience et ne peut donc décider de son accord ou de son refus.

Pour plus d'informations : Agence ENI

Retour