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08.10.02 - Ouganda : Ne gâchons pas cette ouverture.

La décision du président Yoweri Museveni d'accorder une zone de détente pour trouver une solution pacifique au conflit qui ensanglante le nord du pays depuis une quinzaine d'années est "très positive".

"Nous avons apprécié l'initiative du président et nous le remercions", a déclaré à l'agence missionnaire Misna, Mgr. John-Baptist Odama, archevêque de Gulu, qui ne cache pas sa satisfaction face au geste d'ouverture du chef d'Etat ougandais. La décision de Museveni d'accorder une zone de détente pour trouver une solution pacifique au conflit qui ensanglante le nord du pays depuis une quinzaine d'années est "très positive", a-t-il déclaré.

"Il est urgent de trouver une voie pour contacter les rebelles et relancer les négociations" a souligné Mgr Odama, également président de l'ARLPI, le cartel des communautés religieuses des districts acholis du nord de l'Ouganda.

Le président a récemment rencontré les chefs religieux pour les encourager dans leurs efforts de médiation et leur proposer la création d'une zone de détente réservée aux contacts de paix. "Museveni a également souhaité la présence de la Croix Rouge Internationale et d'autres organismes désirant oeuvrer dans la région pour voir ce qui s'y passe réellement. C'est également un progrès important."

L'optimisme a cependant été freiné par les événements: quelques heures après la rencontre entre le président et les représentants de l'Eglise, l'armée a lancé une opération dans les districts acholis de Gulu, Kitgum et Pader en "invitant" la population à quitter leurs villages pour se réfugier dans des "camps protégés", pour leur propre sécurité. Mais dans le passé, les vastes déplacements de populations (les chiffres indiqués font état de 100.000 personnes) n'ont pratiquement jamais offert de sécurité. Les camps ont été plusieurs fois attaqués par les rebelles du LRA.

"Nous avons pris connaissance de cette décision seulement à la fin de notre entretien" souligne l'archevêque de Gulu, "et j'espère que cela n'entraînera pas d'autres drames humanitaires ni n'aggravera une situation déjà difficile". Mais pour l'instant, c'est l'espoir que la détente apporte des changements significatifs qui prévaut.

"Nous lançons un appel aux rebelles afin qu'ils ne laissent pas passer l'opportunité qui leur est offerte. Les hommes de l'Armée de Résistance du Seigneur doivent démontrer une volonté précise et un plus grand sérieux" conclut le prélat, "parce que notre peuple a besoin de sécurité et les rebelles doivent s'engager à la garantir. L'Eglise locale espère et prie afin que cette occasion de dialogue entre gouvernement et rebelles puisse aboutir à des résultats concrets". (source : misna)

Pour plus d'informations : Agence Misna

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