26.10.02 - Le
Vatican et la Convention européenne.
Le 27 juin dernier, en recevant le
nouvel ambassadeur de France près le Saint-Siège, Pierre Morel, Jean
Paul II avait notamment insisté sur le "rôle moteur" que la France est
appelée à jouer dans la construction de l'identité européenne et pour
son élargissement.
Il avait même précisé ce qu'il attendait de la commission
chargée de la Constitution de l'Union.
"Je me contenterai aujourd’hui de souligner, avait dit alors le
pape, que la France, que vous représentez désormais ici, a joué un rôle
essentiel dans la création et la mise en oeuvre de la Communauté européenne
et dans l’unification progressive du continent, qu’a récemment symbolisée
l’adoption d’une monnaie unique par douze pays. Le Saint-Siège, vous
le savez, se réjouit de la création de cet espace européen, auquel de
nombreux pays désirent encore se joindre et qui a favorisé l’apparition
de nouvelles conditions de vie. Ces dernières devraient permettre un
meilleur développement social et la mise en valeur des richesses particulières,
contribuant aussi de manière significative à promouvoir la paix et l’entente
entre les peuples sur l’ensemble du continent."
" En raison de son histoire et de sa situation spécifique, la France
est appelée à jouer un rôle moteur dans la construction de l’identité
européenne et pour son élargissement, afin que puissent rayonner à travers
le monde les idéaux de fraternité, d’égalité et de liberté auxquels
vos concitoyens sont légitimement attachés. Je souhaite que les Autorités
françaises continuent à s’engager en faveur de la mise en place de structures
permettant aussi à l’Europe d’être un protagoniste de la paix sur tous
les continents. N’est-ce pas l’un des traits de l’héritage humaniste
de l’Europe, qui puise ses racines dans sa longue histoire chrétienne,
que de travailler pour que chaque peuple, chaque nation, puisse vivre
dans la dignité et le respect des droits fondamentaux individuels et
collectifs ?"
" Alors que vient de commencer le travail de la Commission chargée
de réfléchir à l’opportunité d’une Constitution de l’Union, il apparaît
fondamental que les buts de la construction européenne et les valeurs
sur lesquelles elle doit reposer soient toujours mieux explicités. Comment
ne pas mentionner l’apport décisif des valeurs dont est porteur le christianisme,
qui a contribué et contribue encore à modeler la culture et l’humanisme
dont l’Europe est légitimement fière, et sans lesquels on ne peut comprendre
son identité la plus profonde ?"
Le président de la commission chargée de la rédaction de la Convention
européenne, Valéry Giscard d'Estaing, sera reçu par le pape Jean Paul
II le 31 octobre 2002. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre d'une
visite en Italie de l'ancien président français et dans le contexte
de la publication prochaine d'une première mouture du texte de la Convention
européenne, dont la version définitive est prévue pour 2004.
Valéry Giscard d'Estaing sera à Rome dès le 30 octobre, afin de rencontrer
les personnalités du monde politique italien, parmi lesquelles Carlo
Azeglio Ciampi, président de la République, ainsi que Silvio Berlusconi,
président du Conseil des ministres.
Pour plus d'informations : Service de
presse du Vatican
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