04.11.02 - Congo-Brazza : Dramatique appel
au secours.
Depuis le 18 octobre dernier, deux
bandes dissidentes des rebelles "ninjas" du pasteur Ntumi sèment la
terreur dans un rayon de 30 km au sud de Brazzaville : camions incendiés,
villages pillés, assassinats et populations rançonnées.
Les populations fuient de plus en plus les violences au Congo-Brazzaville.
Elles tentent non sans mal de se réfugier dans la capitale, pour se
mettre à l'abri des actes de deux bandes dissidentes des rebelles "ninjas"
du pasteur Ntumi et des exactions des soldats gouvernementaux. Plusieurs
responsables d'Eglise congolais lancent un appel à la solidarité chrétienne
internationale.
Trois temples de l'Eglise évangélique du Congo et une chapelle catholique
situés dans la banlieue sud de la ville ont été ouverts pour accueillir
les 4'464 premiers déplacés. Un quatrième site a été créé à 17 km de
la ville, dans les bâtiments désaffectés de l'Institut de développement
rural. Les quatre sites accueillent en moyenne une centaine de nouveaux
arrivants par jour.
Mgr Anatole Milandou, archevêque de Brazzaville et président du Conseil
oecuménique des Eglises chrétiennes du Congo (COECC), est allé visiter
ces réfugiés le 27 octobre dernier. "C'est écourant pour
nous pasteurs de voir des populations en éternelle vadrouille depuis
bientôt 10 ans. Cela nous fait souffrir alors que les solutions peuvent
être trouvées facilement", s'insurge-t- il dans un entretien accordé
à l'Agence oecuménique ENI.
Comme solution, Mgr Milandou, qui préside aussi la Conférence épiscopale
du Congo, est formel: "Nous ne cessons de le dire depuis longtemps:
le dialogue est le seul moyen pour résoudre définitivement le problème
entre les rebelles et le pouvoir en place. Il faut simplement de la
volonté politique".
Le pasteur Fredam Mbombakani, de la paroisse évangélique de Mansimou
qui a accueilli près de 1'300 déplacés, est lui aussi convaincu que
"la solution militaire ne va pas résoudre le problème". Le gouvernement,
qui a interdit l'installation des sites des déplacés en pleine ville,
a sollicité l'assistance des organisations humanitaires onusiennes qui
ont commencé à apporter les premières aides. Celles-ci se révèlent insuffisantes
au regard des besoins.
L'ASU, Action de secours d'urgence de l'Eglise évangélique du Congo,
soutenue par des Eglises de Suède et de Norvège et "Caritas-Congo",
de l'Eglise catholique, apportent ce qu'elles peuvent. Mgr Milandou
ne cache pas son exaspération devant l'impuissance matérielle des Eglises
pour soulager les souffrances des populations sinistrées: "Cela fait
10 ans que nous tentons avec nos faibles moyens d'assister les populations
malgré le fait que nous tous avons été pillés copieusement. Nous allons
peut-être organiser des quêtes dans nos Eglises. Mais c'est clair; nous
ne pourrons pas faire face à ce grand drame". (source : apic)
Pour plus d'informations : Agence ENI
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