25.11.02 - Nigeria : Les heurts islamo-chrétiens.
"Il est difficile de comprendre ce
qui est e train de ce passer au Nigeria: il me semble clair que ce n'est
pas un affrontement entre chrétiens et musulmans, mais quelque chose
de peu compréhensible qu'il faut élucider au plus vite".
Mgr John Olorunfemi Onaiyekan, archevêque d'Abuja, capitale politique
du Nigeria, a exprimé à l'agence missionnaires Misna. Hier, les
désordres se sont étendus à Abuja, dans la zone de la mosquée, au terme
de la prière du vendredi. "Qu'a-t-il été dit durant l'office religieux?"
se demande l'archevêque, également président de la Conférence Episcopale
Nigériane, "peut-être que quelqu'un pense tirer un avantage politique
de ce climat de tension et de ce désordre".
Mgr Onaiyekan fait remarquer : "Cela fait plusieurs mois que le monde
islamique exprime son hostilité au concours mais il convient de préciser
que cette initiative n'a pas été organisée par les chrétiens"... "Nos
amis musulmans ont eu une réaction exagérée. Je ne crois pas que ces
affrontements aient été provoqués par Miss Monde et je ne pense pas
non plus qu'un article de journal puisse être à l'origine de la mort
de dizaines de personnes".
Et d'ajouter : "les déclarations de certains chefs religieux ont été
de véritables incitations au désordre. Le gouvernement devrait les rappeler
à l'ordre et les inciter à remédier à leurs propos". Il montre également
du doigt les autorités civiles, accusées de ne pas savoir sauvegarder
la sécurité des citoyens: "Le gouvernement devrait réagir plus fermement,
au moins pour assurer l'ordre public".
"Quand les autorités ont décidé d'accueillir le concours de Miss Monde"
déclare encore à l'agence Misna l'archevêque d'Abuja, "j'ai immédiatement
pensé que le Nigeria avait besoin d'autre chose en ce moment. Mais ce
n'est pas pour cela que j'ai invité les fidèles à descendre dans les
rues pour protester"..." Il est inacceptable que le pays finisse
en proie à la violence à cause d'un concours de beauté. Les causes sont
diverses et j'espère réussir à les élucider au plus vite" poursuit l'archevêque.
"Nous, évêques du Nigeria, avons protesté il y a trois ans déjà contre
le gouvernement à cause de l'introduction de la Charia. Permettre son
entrée en vigueur signifie encourager un fanatisme et un extrémisme
islamique duquel notre pays n'a rien à gagner".
..." Nous, chrétiens, poursuit l'archevêque, "nous nous efforçons
d'être tolérants. Mais je dois souligner que face à l'opposition de
la communauté musulmane au concours de Miss Monde, personne n'a demandé
l'avis des chrétiens ou des autres Nigérians". Et de mettre en évidence
la tendance au radicalisme d'une partie de la communauté islamique:
"en vue des élections, certains tentent de tirer un avantage des situations
de crise et de désordre. On ne comprend pas bien de qui il s'agit parce
que ces personnes ne se font pas voir au grand jour et pour l'instant,
elles se limitent à utiliser le langage religieux". (source : misna)
Pour plus d'informations : Agence Misna
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