25.11.02 - Irak : Le cri d'alarme de "Caritas".
Le président de "Caritas
Internationale" lance un cri d'alarme"En Irak, la population civile
meurt de faim. Les enfants meurent de faim, il n'y a pas de nourriture.
Et il n'y a pas non plus de médicaments, il y a seulement un grand désespoir."
"Quelles sont les responsabilités de ces personnes? Pour quelle
raison doivent-elles encore être punies?" a déclaré Mgr
Youhanna Fouad El Hage, président de Caritas Internationalis et évêque
de Tripoli, qui dans un entretien avec le correspondant de l'Agence
Misna illustre les défis auxquels la Caritas est amenée à répondre.
Son comité exécutif qui regroupe 154 organisations d'assistance, de
développement et de promotion sociale présentes dans 198 nations, s'est
réuni ces jours-ci à Rome pour une série de rencontres "opérationnelles"
afin de coordonner les efforts dans une période si difficile. "Dans
un monde qui a réalisé un si grand nombre de conquêtes technologiques
et d'objectifs, il y a encore une souffrance immense. Une douleur causée
par les conditions météorologiques hostiles mais pire encore par la
main de l'homme."
... "Le vent de guerre qui souffle et traverse le globe font respirer
un air plein de tension", ajoute-t-il. "Après que le président des Etats
Unis, Georges W.Bush, ait déclaré sa "Guerre au terrorisme", je lui
ai écrit une lettre dans laquelle je lui demandais ce qu'était le terrorisme.
Il est fondamental de s'interroger sur les causes d'un phénomène comme
celui du terrorisme, c'est seulement ainsi que l'on peut penser le vaincre
réellement. "Le peuple palestinien subit, depuis 50 ans, une existence
faite de misère et d'absence totale de perspectives. Pour mettre fin
au terrorisme il faut vraiment s'interroger sur la façon dont les conditions
de vie misérables influent sur ce dernier", a-t-il conclu.
"Bombarder ou lancer une attaque contre l'Irak peut difficilement représenter
une solution du contentieux en cours depuis plus de 10 ans entre Washington
et Bagdad. D'autres douleurs et d'autres souffrances seront certainement
engendrées. Ce monde a besoin de paix. Et la paix, cela signifie savoir
écouter et savoir dialoguer. Il est bon que chacun se rappelle que personne
n'est pas parfait, tous doivent savoir écouter les critiques des autres
et respecter qui pense différemment."
C'est justement sur la question irakienne et sur les risques liés à
une attaque américaine que l'organisation catholique a récemment publié
un rapport, rédigé à la suite d'une visite dans le pays du Moyen Orient.
Dans le dossier de "Caritas Internationalis" figurent des
chiffres qui prouvent toute l'intensité dramatique des circonstances
qu'une éventuelle attaque pourrait laisser derrière elle. Presque 16
millions d'Irakiens, environ les 2/3 de la population totale, dépendent
totalement pour leur subsistance des aides humanitaires livrées chaque
mois.
Les sanctions économiques et l'hérédité de la Guerre du Golfe ont engendré
une insuffisance des infrastructures de base, du système sanitaire en
passant par le réseau électrique et les installations hydriques. Dans
le document, "Caritas Internationalis" avance également quelques
hypothèses sur les conséquences d'un possible conflit. En cas d'attaque,
le nombre de victimes pourrait varier d'un minimum de 10.000 morts à
10 fois plus. La réunion du comité exécutif de Caritas Internationalis
s'est ouverte hier au Palais San Callisto à Rome pour se conclure demain.
(source : misna)
Pour plus d'informations : Agence Misna
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