09.12.02 - Le message de Noël du Conseil
oecuménique.
Le
22 novembre, le pasteur Konrad Raiser, secrétaire général du Conseil
oecuménique des Eglises à Genève, a fait parvenir à
toutes les Eglises ce message de Noël pour qu'elles le transmettent
à tous leurs fidèles.
" Une fois encore, Noël est proche. Pourtant, particulièrement
cette année, beaucoup de gens, partout dans le monde, sont emplis de
crainte et d'anxiété : crainte d'une guerre possible au Moyen-Orient
et de ses conséquences imprévisibles bien au delà de la région ; crainte
d'attentats terroristes meurtriers tels que ceux qui ont été commis
à Bali ou à Moscou récemment ; crainte de perdre son gagne-pain et de
tomber dans la misère, en Argentine par exemple ; crainte d'un long
dépérissement et de la mort pour les malades du sida, notamment en Afrique
sub-saharienne ; crainte d'être victimes du fanatisme, de la haine et
de la violence pour les membres de minorités ethniques ou religieuses,
en Inde et ailleurs ; ou simplement, crainte de catastrophes naturelles
telles qu'ouragans, inondations, tremblements de terre ou éruptions
volcaniques, crainte des conséquences des changements climatiques."
..." La liste pourrait continuer, témoignant d'un sentiment largement
répandu d'insécurité et d'impuissance. Dans ce climat de crainte et
d'anxiété, nous entendons une fois encore le message de l'ange aux bergers,
dans la première nuit de Noël : " Soyez sans crainte ! " (Lc 2,10).
Les bergers, dans les champs près de Bethléem, confrontés à la puissance
du sacré qui les submerge, sont saisis d'une grande crainte. Ils prennent
conscience de la fragilité de leur existence face à un pouvoir qui les
dépasse, et qui peut soit les anéantir, soit les sauver."
..." Mais ils nous rappellent aussi que la crainte n'est pas le
signe d'une faiblesse humaine qu'il faudrait dissimuler. Dans l'émotion
provoquée par la peur, nous anticipons la possibilité d'un danger ou
d'une menace, et nous mobilisons les défenses qui nous seront peut-être
utiles. N'ayons pas honte de nos craintes : elles nous rappellent que
nous sommes des créatures humaines, et non Dieu. La réaction naturelle
instinctive à la crainte consiste à chercher protection et sécurité,
à se rapprocher les uns des autres. La solidarité de la crainte peut
mobiliser les gens en vue d'une action commune."
..." Mais elle peut aussi les pousser à suivre aveuglément ceux
qui proposent ou promettent la sécurité. Comment nous protéger de ceux
qui exploitent nos craintes dans leur propre intérêt et qui cherchent
délibérément à nous enlever toute autonomie ? Comment briser le cercle
vicieux qui fait que la recherche même de la sécurité provoque l'accroissement
de la peur et que les mesures de sécurité deviennent une fin en soi,
faisant de nous des otages de nos craintes ?"
..." Noël nous invite à porter nos craintes devant Dieu : Dieu
qui ne veut pas rester pour nous un étranger, dont la sainteté inaccessible
inspirait la terreur; Dieu qui connaît nos craintes humaines, et veut
les apaiser en s'adressant à nous comme il parle aux bergers par la
voix de l'ange : " Soyez sans crainte ! " Dieu ne nous propose pas la
sécurité, mais l'amour totalement vulnérable en la personne de l'enfant
de Bethléem. "
..." C'est l'amour de " Dieu avec nous " qui peut repousser la
crainte (1 Jean 4,18) et nous délivrer de l'idolâtrie de la sécurité.
Tel est aussi le sens de la Décennie oecuménique " vaincre la violence
". Car, comme le dit l'apôtre Paul, " j'en ai l'assurance : ni la mort
ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni le présent ni l'avenir,
ni les puissances, ni les forces des hauteurs ni celles des profondeurs
ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l'amour de
Dieu manifesté en Jésus Christ, notre Seigneur " (Rm 8,38s.)."
(source : coe)
Pour plus d'informations : Conseil
oecuménique des Eglises
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