29.01.03 - Côte d'Ivoire : Mosquées
et églises détruites..
Carcasses
de voitures et camions incendiés, églises entièrement consumées
par les flammes, mosquées détruites, Agboville, à 75 kms d'Abidjan
vit depuis lundi dernier de violents affrontements entre les communautés
Abbey et Malinké (Dioula).
Affrontements de deux communautés ethniques, mais aussi de deux
aux convictions religieuses différentes. Les Abbey appartiennent
à un groupe fidèle au président Laurent Gbagbo, les "Abbey", et quelques
"Dioula", appartiennenent à une ethnie proche des rebelles qui
ont déclenché la crise politique le 19 septembre dernier.
Les membres de la communauté "Abbey" qui habitent dans les villages
des environs se sont regroupés pour "faire une descente" sur
Agboville. Dans le centre urbain, de nombreux magasins ont été pillés
et d'autres incendiés tout comme les lieux de culte musulmans et chrétiens.
Au-delà des divisions politiques et ethniques, les deux groupes sont
séparés par le credo religieux. Les Abbey qui vivent essentiellement
dans le sud du pays sont de confession catholique tandis que les Dioula,
ethnie originaire du nord sont surtout musulmans.
Les protagonistes font état d'une dizaine de morts dont huit seraient
du camp des Dioula. Les journalistes n'en ont constaté que deux,
les officiels disent ne pas être en mesure de confirmer ou d'infirmer
ce bilan, tout le monde étant occupé "à sauver les blessés et à maîtriser
les deux groupes sur le pied de guerre".
"Les Dioula nous ont provoqués. Ils vont savoir à partir de maintenant
que nous sommes méchants ", lance dans la foule Edy Martin. L'homme,
la quarantaine environ, est aussitôt acclamé par les jeunes guerriers
Abbey. Ceux-ci accusent les Malinké d'avoir lapidé les jeunes élèves
lundi lors de la marche de protestation des accords de Linas-Marcoussi.
"Nous ne voulons plus d'étrangers chez nous. Et les Libanais font partie
des gens qui doivent quitter la ville au plus tôt", scande la foule.
Les boutiques situées le long de l'artère qui jonche le marché central
sont vidées ou calcinées. D'une église complètement brûlée, il
ne reste plus que les quatre murs.
Les jeunes Dioula accusent la police de soutenir les Abey. "Vous voyez
comment ils ont détruit notre mosquée artisanale. Ils visent la grande
mosquée. Mais ils passeront sur nos corps pour y parvenir", indique
Soumahoro Ismaël, l'un des chefs de file dioula. (source : misna)
Pour plus d'informations : Agence
Allafrica
Retour
|